DE QUOI ÇA PARLE ?
Commençant à une époque de paix relative, la série suit un ensemble de personnages, à la fois familiers et nouveaux, alors qu’ils affrontent la réémergence tant redoutée du mal sur la Terre du Milieu. Des profondeurs les plus sombres des Monts Brumeux, aux forêts majestueuses de la capitale Elfique de Lindon, à l’île royaume à couper le souffle de Númenor, et jusqu’aux confins les plus éloignés du monde, ces royaumes et personnages bâtiront des légendes qui continueront d’exister bien longtemps après leur mort.
L'intrigue se déroule plusieurs milliers d’années avant les événements des livres J.R.R. Tolkien "Le Hobbit" et "Le Seigneur des Anneaux".
C’EST AVEC QUI ?
Le rôle principal des Anneaux de Pouvoir a été confié à Morfydd Clark (interprète de Soeur Clara dans la série His Dark Materials : À la croisée des mondes). L’actrice Galloise prête en effet ses traits à l’Elfe Galadriel, apparue dans les films de Peter Jackson sous les traits de Cate Blanchett.
Le semi-Elfe Elrond, quant à lui, campé par Hugo Weaving dans les trilogies Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit, est incarné dans la série par Robert Aramayo, connu du public pour avoir interprété Ned Stark jeune dans la sixième saison de Game of Thrones.
Enfin l’acteur britannique Charles Edwards (apparu en secrétaire de la reine Elisabeth II dans la série The Crown) va incarner un personnage qui n’était encore apparu dans aucune adaptation de J.R.R. Tolkien : le forgeron Elfe Celebrimbor, créateur des Anneaux de Pouvoir.
UNE SÉRIE À LA HAUTEUR DES FILMS DE PETER JACKSON ?
Entrée dans l’Histoire comme série la plus chère jamais produite (un budget d’un milliard de dollars pour cinq saisons est évoqué), Les Anneaux de Pouvoir n’est pas à proprement parler un préquel des trilogies de Peter Jackson, bien que son intrigue se déroule plusieurs millénaires avant les aventures de La Communauté de l’Anneau. Pour des questions de droits notamment, il n'a en effet pas été possible d'associer la chronologie de la série à celles des longs métrages.
Un temps évoqué comme possible consultant, le cinéaste néo-zélandais n’a finalement pas participé à la conception du programme. À l’inverse des trilogies du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, la série n’est l’adaptation d’aucun roman de J.R.R Tolkien, puisqu’elle ne s’inspire que des Annexes fournies à la fin du Retour du roi, composées essentiellement de courtes histoires, de poèmes et de chansons.
Reposant donc sur une histoire semi-originale, la série est censée mettre en images plusieurs chapitres majeurs dans l’Histoire de la Terre du Milieu, tels que la création des Anneaux de Pouvoir, l’avènement du nécromancien Sauron ou encore la formation de la Dernière alliance entre les Hommes et les Elfes pour triompher des armées du maléfique sorcier.
Sur le plan visuel, la série ne déçoit pas. Les deux premiers épisodes introductifs nous offrent une vision d’ensemble des protagonistes de la série, construite comme une histoire chorale navigant d’un point à l’autre de la carte de la Terre du Milieu grâce à des transitions judicieusement amenées.
Des Elfes aux Nains en passant par le royaume des Hommes, l’intrigue nous permet également de redécouvrir les mines de la Moria durant leur Âge d’or (nous n'en avions aperçu que les ruines dans Le Seigneur des Anneaux), mais également de nouvelles espèces comme les Pieds-Velus, de lointains ancêtres des Hobbits.
La série se permet également de mettre en avant des personnages laissés de côté par les précédentes adaptations de Tolkien tel que le Haut-Roi Elfe Gil-galad et le roi Nain Durin III, tous deux entraperçus dans le prologue de La Communauté de l’Anneau.
C’EST BEAU, MAIS EST-CE QUE C'EST BIEN ?
Très convaincante sur le plan visuel donc, la série l’est presque tout autant sur le plan narratif. Alors que certains reprocheront à son intrigue un rythme peu trépidant, nous sentons à travers ces deux premiers épisodes la volonté des showrunners de faire reposer leur histoire sur de solides bases, et d’offrir à leurs protagonistes le développement que le format cinématographique n’aurait pu permettre, faute de temps.
Parce que la fin de l’histoire est déjà connue, la série se permet donc de prendre son temps, ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il ne se passe rien dans ce double épisode introductif : la série s'ouvre sur la traque de Sauron par Galadriel, tandis qu’une ombre s’étend progressivement sur les territoires de la Terre du Milieu ; parallèlement, Elrond est désigné pour assister Celebrimbor dans son projet le plus ambitieux à date, qui mènera à la création des Anneaux de Pouvoir.
Nul doute que bon nombre de téléspectateurs resteront sur leur faim au terme de l’épisode 2, ce qui semble être une bonne chose si on interprète cela comme une forme d’impatience et non comme une frustration. Il faudra donc espérer qu’au fil des semaines, la série ne se contente plus d’être simplement "belle", mais qu’elle fasse désormais passer au premier plan le développement de son intrigue et de ses personnages.
Car la réussite de la trilogie Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson reposait avant tout sur l'écriture de ses personnages (chose qui avait quelque peu manqué à son adaptation du Hobbit), et l’attachement que nous leur portions. Nous connaissons les enjeux principaux des Anneaux de Pouvoir, il faudra désormais faire davantage de place à l’émotion pour que l’impossible défi dans lequel s’est lancée la série soit entièrement accompli.