La comédienne Mary Alice, lauréate d'un Primetime Emmy Award en 1993 pour son rôle dans la série Les Ailes du destin et d'un Tony Award en 1987 pour sa performance dans la pièce Fences (adaptée en 2017 par Denzel Washington au cinéma), s'est éteinte ce 27 juillet à New York. Elle avait 80 ans.
Dans une carrière au long cours, forte de près d'une soixantaine de rôles au cinéma et dans les séries TV, elle était surtout connue aux yeux du grand public pour son incarnation de l'Oracle dans Matrix Revolutions. Elle avait d'ailleurs remplacé dans ce rôle la comédienne Gloria Foster, décédée en 2001.
Séquence souvenir du film, lorsque l'agent Smith rend une petite visite à l'Oracle...
Enseignante puis comédienne
Née Mary Alice Smith en décembre 1941 à Indianola dans l'Etat du Mississippi, la future comédienne commença sa carrière comme enseignante à Chicago au milieu des années 1960, période durant laquelle elle se tourna vers le métier de comédienne. Au début des années 70, elle commença à se faire une petite réputation sur le Off Broadway à New York.
C'est en 1974 qu'elle fit ses premiers pas devant une caméra, dans un film de la Blacksploitation, The Education of Sonny Carson, réalisé par Michael Campus, à qui l'on doit The Mack. En 1976, elle s'attire les faveurs de la critique pour sa composition dans le drame Sparkle, où elle incarnait Effie Williams, la mère de trois sœurs chanteuses venant de Harlem. Le sujet du film sera d'ailleurs très similaire à Dreamgirls, réalisé par Bill Condon.
Bien connue aux Etats-Unis pour avoir participé à la série spin-off du Cosby Show, Campus Show, où elle tenait le rôle de Leticia “Lettie” Bostic, Mary Alice est régulièrement apparue au cinéma, notamment dans Le Bûcher des vanités, La rage au coeur, Malcolm X, L'éveil de Penny Marshall, Sunshine State.
Dans le chef-d’œuvre Un Monde parfait de Clint Eastwood, elle incarnait Lottie, femme d'un mari violent battant son enfant. On se souvient ainsi de cette séquence du film, une séquence clé d'ailleurs, dans laquelle Kevin Costner séquestre sa famille après avoir été accueilli par elle, ne supportant pas les maltraitances du père de famille.
Après Matrix Revolutions, Mary Alice, qui fut intronisée au sein du prestigieux American Theater Hall of Fame en 2000, n'est apparue que dans trois rôles, dont un dans le revival Kojak, en 2005, avant de prendre sa retraite cette année-là.