La décision de Warner Bros de sortir ses films de 2021 en simultané au cinéma et sur leur plateforme HBO Max continue de faire des émules ! La semaine dernière, la société de production Village Roadshow Pictures, associée à Warner Bros. à la production de Matrix Resurrections, portait plainte contre le studio.
Village Roadshow Pictures, qui savait évidemment que le studio allait diffuser le long-métrage de Lana Wachowski sur HBO Max, accuse Warner Bros. d'avoir délibérément saboté la sortie en salles de Matrix Resurrections afin de favoriser la plateforme de streaming HBO Max pour attirer de nouveaux abonnés. Et d'avoir éteint l'avenir de la franchise en précipitant l'échec de ce 4ème volet.
Warner aurait "vidé le film de sa valeur"
Warner Bros. affirme aujourd'hui, dans de nouveaux documents judiciaires, n'avoir jamais accepté que le film sorte exclusivement en salles, et que Village Roadshow leur doit toujours 112,5 millions de dollars de frais de production. La société de production soutient qu'elle ne peut pas payer parce que Warner Bros. a "vidé le film de sa valeur".
Pour rappel, Scarlett Johansson avait utilisé un argument similaire en juillet dernier lors de son procès contre Disney. L'actrice de Black Widow avait fait valoir que Disney avait sacrifié le succès du film au box-office au profit de son service de streaming, la privant ainsi de millions de dollars de rémunération incitative. L'affaire a été rapidement réglée sans passer par le tribunal puisqu'une coquette somme a été versée à la comédienne en compensation.
Scarlett Johansson et Disney réconciliés, un nouveau projet à venirL'avocat Daniel Petrocelli, qui représentait Disney dans cette précédente affaire, s'occupe de la défense de Warner Bros. Il a ainsi fait valoir que le différend devrait être régi par la clause d'arbitrage du contrat, et que son client était autorisé à sortir le film simultanément sur sa plateforme de streaming parce que le contrat n'avait jamais promis une sortie exclusive en salles.
"Le mot "exclusif" apparaît plus d'une douzaine de fois dans le contrat des parties, mais pas une seule fois lorsqu'il est question des obligations de Warner en matière de diffusion", a fait valoir M. Petrocelli. "Une sortie en salles 'exclusive' ne faisait donc pas partie du marché".
L'avocat souligne que le studio a accepté une "sortie large" définie dans le contrat comme la diffusion de Matrix Resurrections sur au moins 1 000 écrans. Hors Warner Bros. a sorti le long-métrage porté par Keanu Reeves sur 5000 écrans.
A cause de sa décision de sortir simultanément ses films en salles et sur HBO Max, Warner a déjà dû verser des millions de dollars en compensation pour plusieurs oeuvres, notamment Dune, La Méthode Williams et The Suicide Squad.
Mais le procès "Matrix" est bien plus vaste, puisqu'il remet en cause la participation de Village Roadshow aux futurs projets Warner. L'affaire concerne également des litiges sur les droits de Wonka, le prochain film avec Timothée Chalamet, et un projet de série télévisée basé sur Edge of Tomorrow. Village Roadshow soutient en effet que Warner Bros. lui a retiré les droits de participation à ces projets.