De quoi ça parle ?
Malheureux en couple, Yann et Elsa quittent leurs conjoints respectifs pur s’installer ensemble en toute amitié, bien sûr… A 35 ans, les 2 meilleurs amis se retrouvent en coloc. Un agréable retour en arrière ? Oui, les semaines paires . Car les semaines impaires… leurs gamins débarquent. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa espèrent trouver l’équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis ?
Platonique, dès le 5 mai à 20h40 sur OCS - 10 x 22 minutes
C'est avec qui ?
Camille Rutherford (Felicità) et Maxence Tual (vu dans Les Magnétiques et Une Femme du monde) constituent ce couple d'amis recomposé, sous l'oeil amusé de leurs amis, joués par Allison Chassagne (Derby Girl, HashtagBoomer) et l'humoriste Edgar-Yves Monnou. Quant à leurs ex respectifs, ils sont campés par Baptiste Lecaplain (Pitch, Rebecca) et Joséphine de Meaux (Les Petits flocons).
Ça vaut le coup d'oeil ?
Si OCS avait réussi à proposer une vraie dramédie générationnelle portée par sa créatrice et interprète Agnès Hurstel dans Jeune et golri en 2021, cette nouvelle proposition semble bien tiède en comparaison malgré son sujet prometteur.
A travers le choix de montrer deux amis de longue date quitter leurs conjoints respectifs en même temps et d'emménager ensemble sur un coup de tête, Platonique interroge les raisons qui font durer un couple - la complicité, la communication - et ses difficultés : les enfants, la fidélité, l'usure du temps.
Bien évidemment, l'amitié fusionnelle des deux protagonistes saute aux yeux, et les difficultés d'acclimatation des débuts de leur cohabitation vont vite laisser place à une relation plus mature et stable... Au point de finir par tomber dans les bras l'un de l'autre ?
Sans trop en dévoiler, la série trouve son ton et un certain charme au fil des épisodes écrits et réalisés par Camille Rosset (co-scénariste d'Irresponsable et HP, deux autres comédies made in OCS) et Elie Girard, metteur en scène à suivre après la récompense aux Césars de son court-métrage Les Mauvais Garçons cette année.
Dramédie légère avec une touche de mumblecore (mouvance du cinéma indépendant américain caractérisée par des films à petit budget traitant souvent de personnages trentenaires et de leurs relations) la série se révèle parfois drôle grâce à l'abattage de ses seconds rôles - le truculent Baptiste Lecaplain en tête - mais aussi crue et directe dans son discours sur le sexe et la déconstruction des genres.
Une représentation de l'amour et des relations qui se veut résolument moderne, mais qui manque d'un véritable souffle et surtout de rythme, étirant trop en longueur son pitch. Quant aux différents gags autour de la parentalité et de la vie sexuelle, ils manquent d'un vrai grain de folie et, à défaut, d'originalité.
Quant aux deux interprètes principaux, aussi sympathiques soient-ils, on peine à s'attacher à eux tant ils frôlent les clichés de la "mauvaise mère" (Elsa est distante avec son fils, incapable de s'attacher en amour et cumule les partenaires) et du mari loser mal dans sa peau (Yann n'arrive pas à s'imposer dans son couple et n'a jamais réussi à avoir d'orgasme).
Une inversion des stéréotypes de genre amenée plutôt maladroitement, heureusement rattrapée par le développement tendre des personnages au fil des épisodes.