Est-ce la fin d’une ère pour Netflix ? Il y a encore peu, la plateforme était considérée comme la terre d’accueil pour bon nombre de créateurs, avec la garantie de pouvoir développer des projets ambitieux avec des budgets confortables et le contrôle artistique garanti de leur œuvre. Ce qu’aucun studio hollywoodien ne peut actuellement promettre, si ce n’est à une poignée de cinéastes privilégiés (et encore).
L’importante baisse d’abonnés (200 000 utilisateurs) annoncée en début de semaine a entraîné une chute de 30 % de l'action en bourse de Netflix. Bien plus qu’une simple période de turbulence, ce bilan négatif concédé par la plateforme (pour la toute première fois de son Histoire) s’accompagne de prévisions plus négatives encore pour les mois à venir.
C’est donc pour se préparer à une inévitable baisse de son chiffre d’affaires que Netflix a décidé de revoir sa stratégie, en procédant à d’importantes coupes budgétaires. Une décision qui a affecté de plein fouet sa section animation, alors qu’une première vague de licenciement a d’ores et déjà été actée, avec notamment le départ de son directeur de la gestion créative et du développement de l'animation originale, Phil Rynda.
Baby Boss comme modèle à suivre
La nouvelle stratégie de Netflix serait de ne développer que des projets à haut potentiel, tels que la série animée Baby Boss (produite par Dreamworks) régulièrement citée en interne par les dirigeants de la plateforme comme LE modèle à suivre. Les films et séries n’entrant pas dans un modèle économique favorable ne sont donc plus les bienvenus sur Netflix, décision affectant également des projets en cours de production.
Ainsi, l’adaptation de la bande dessinée Bone de Jeff Smith, en développement depuis plusieurs années, a été annulée par Netflix avant même sa diffusion ! Un sort similaire a affecté d’autres projets, comme par exemple la nouvelle créations de Lauren Faust (My Little Pony : Les amies, c'est magique). Originellement développée comme une série, l’adaptation du roman Les Deux Gredins de Roald Dahl verra bien le jour, mais sous la forme d’un long métrage.
Si la première étape de ce plan de redressement qui ne porte pas encore son nom ne semble toucher que le secteur de l’animation, tout laisse à penser que les autres départements de Netflix seront également impactés par ces restrictions budgétaires.
Avec la crainte que Netflix se consacre exclusivement au développement de franchises portées par des stars aux salaires XXL et délaisse peu à peu des projets plus indépendants menés par des réalisateurs de prestige tels que Jane Campion et Alejandro González Iñárritu...