Le 31 janvier, TF1 lançait en grande pompe la saison 2 de Je te promets, l’adaptation française de This is us portée par Camille Lou et Hugo Becker.
A la fin de la saison 1, Agnès (Léonie Simaga) et Mathis (Narcisse Mame) avaient pris la décision de devenir famille d’accueil. Une façon pour ce dernier d’offrir à un enfant la même chance que celle qui lui avait été donnée mais également de rendre hommage à ses parents.
L’arrivée de Rose (Sandy Afiuni) dans la vie du couple est donc sans aucun doute l’un des évènements majeurs de cette nouvelle saison. Jeune adolescente de 14 ans dont la mère est en prison, Rose a malheureusement déjà un passé compliqué et a été baladée de famille d’accueil en famille d’accueil. A l’instar de Deja (Lyric Ross), son homologue américain, Rose a par ailleurs subi des abus de la part de ses anciens parents adoptifs.
Forcément, ce traumatisme va influencer le comportement de la jeune femme en arrivant dans la maison des Gallo. Mais Mathis qui, déterminé à devenir un papa d’accueil irréprochable, va s’attacher à elle et chercher à nouer un lien. De quoi réunir tous les ingrédients pour voir se construire une belle histoire à l’image de celle de Deja et Randall (Sterling K. Brown) dans la série originale.
Adaptation oblige, de nombreuses scènes sont presque identiques dans les deux séries mais Je te promets se démarque malgré tout depuis ses débuts grâce à des changements destinés à mieux refléter notre Histoire ainsi que notre culture.
A ce titre, le personnage de Rose n’échappe à la règle et se révèle bien différente du personnage dont elle est inspirée. En effet, tandis que Deja est une adolescente afro-américaine, les scénaristes du remake français ont fait le choix d’en faire un personnage blanc.
L’occasion d’aborder d’autres problématiques autour du racisme mais aussi de l’identité à ce moment charnière de la vie où se forge les personnalités. Comment se construit-on lorsque l’on grandit dans une famille où sa couleur de peau est différente de celle de ses parents ? Quel regard notre société renvoit-elle face à la différence et comment réduit-elle parfois les individus à leur apparence ? Autant de thématiques soulevées à dessein par les créateurs du programme dans cette saison afin de nous questionner.
A notre micro, Aline Panel, la productrice de Je te promets, expliquait d’ailleurs, « C'est un choix délibéré. J'avais l'impression que dans la série américaine on est dans une culture afro-américaine. Les familles sont moins mélangées, c’est moins interracial. Un couple de noirs adopte un enfant noir, et je ne sais pas comment ça se passe aux États-Unis. Est-ce qu'on peut demander la couleur de l'enfant lorsqu'on adopte ? Ou est-ce qu'on envoie naturellement un enfant noir à Randall et Beth, parce que c'est comme ça. C'est plus communautaire en Amérique ? ».
Et d’ajouter, « Je trouve que ce n'est pas le cas de la France. On voit souvent des enfants noirs adoptés par des blancs, et je trouvais intéressant d'imaginer le contraire. Pour parler d'une forme de racisme inversé. Et même s'il aurait été possible que l'ASE envoie un enfant noir chez Mathis, ça aurait été le fruit du hasard. Donc puisque c'est le hasard, mettons un enfant blanc. Ça fait partie des petits battements d'aile de papillon qui petit à petit nous emmènent ailleurs par rapport à la série américaine. Parce qu'on est sur une histoire très différente en France. ».