Being the Ricardos (Prime Video)
Tout au long de sa carrière, Nicole Kidman a multiplié les rôles marquants, à la télévision comme au cinéma. Avec Being the Ricardos, elle ajoute un nouvel exploit à son palmarès. Aux côtés de Javier Bardem, elle incarne Lucille Ball, star de la sitcom I Love Lucy. Dans les années cinquante, ce programme fut le plus regardé aux États-Unis - il rassemblait près de 40 millions de téléspectateurs par semaine, un chiffre record. Grâce à Aaron Sorkin, qui écrit et réalise, ce faux biopic offre une véritable immersion dans les coulisses de ce feuilleton légendaire. Il se focalise plus particulièrement sur une semaine de tournage où de nombreuses tensions sont apparues sur le plateau et dans le couple star, Lucille Ball et Desi Arnaz.
Being the Ricardos parlera forcément plus à ceux qui sont familiers avec la série, ses personnages, mais aussi son interprète principale. Ce film dépeint un portrait intime et complexe de celle qui était autrefois surnommée la "reine de la télévision". Nicole Kidman est bluffante et parvient à faire oublier son nom pour s'effacer derrière son personnage. Une mission qui n'est pas toujours évidente. L'autre point fort c'est aussi l'écriture d'Aaron Sorkin, qui prouve qu'il est l'une des plumes les plus talentueuses d'Hollywood. Being the Ricardos laissera à quai les novices, mais devrait passionner les plus curieux. T.D.
Genera+ion (myCANAL)
Prenez Skins, Girls, Euphoria et Sex Education, mélangez le tout et vous obtiendrez Genera+ion. Cette rafraîchissante série pour ados ultra pop et haute en couleurs reflète assez justement les teenagers d’aujourd’hui. La série, produite entre autres par Lena Dunham (!), peut compter sur ses personnages queer extrêmement attachants, frôlant parfois la caricature mais jamais détestables, et son ton cru et pertinent.
On suit un groupe de lycéens qui explore leur sexualité au sein d'une communauté conservatrice avec désillusion et prise de conscience. Moins sombre qu’Euphoria et moins pédagogue que Sex Education, Genera+ion pêche parfois sur ses dialogues et sa mise en scène. Mais le cœur de la série fonctionne et on passe de point de vue en point de vue avec plaisir et émotion.
Malgré toutes ses qualités et son casting talentueux, Genera+ion a malheureusement été annulée à l’issue de sa première et unique saison. Les seize épisodes de la série ont tout de même réussi à se frayer un chemin vers la France et sont disponibles sur myCANAL. M.C.
Shadow and Bone (Netflix)
Vous avez binge-watché The Witcher et vous êtes à la recherche d’une nouvelle série fantasy et épique ? Shadow and Bone pourrait vous plaire, surtout si vous êtes passés à côté du phénomène en mars dernier. Cette adaptation particulièrement réussie de la saga Grisha et de la duologie Six of Crows imaginés par Leigh Bardugo nous plonge dans un monde fantastique fait de magie, où la lumière affronte l’obscurité.
Jessie Mei Li est une véritable découverte dans le rôle d’Alina, une jeune cartographe qui a été recrutée par l'Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays de Ravka en deux. Quand leur bateau est attaqué, la jeune femme déploie des pouvoirs inattendus… Et si c’était elle, la sauveuse tant espérée ?
En 8 épisodes, Shadow and Bone bâtit un univers solide, visuellement calibré et maîtrisé, des acteurs convaincants (Ben Barnes en tête) et la promesse d’une saga en devenir qui pourrait faire date. Alors on ne perd pas de temps et on se laisse tenter par cette série avant l’arrivée de la saison 2 sur Netflix. C.T.
La Main de Dieu (Netflix)
Le dernier film en date de Paolo Sorrentino vient de sortir sur Netflix. Et si on ne connaît pas son cinéma ou son univers de façon plus générale - on rappelle son incursion à la télévision avec The Young Pope et sa suite, The New Pope - c'est une occasion idéale de le découvrir. Car La Main de Dieu est une sorte de synthèse du cinéma de Sorrentino. Le réalisateur italien s'y livre comme jamais auparavant en racontant un moment charnière de son adolescence.
Entre déclaration d'amour au cinéma et confidences intimes sur le drame qu'il a vécu, il donne les clés de lecture de son œuvre, laquelle a pu souvent paraître difficile d'accès. À travers le personnage de Fabietto - joué par le talentueux Filippo Scotti - qui est son alter ego fictif, Sorrentino lève le voile sur son adolescence, sa famille et les souvenirs marquants qui ont forgé le cinéaste singulier qu'il est devenu. Lui qui est volontiers provocateur et impudique, le voici qui parle de ses émotions avec beaucoup de pudeur et de justesse. Pour l'autrice de ses lignes, il signe ici son plus grand film. E.S.