Rick & Morty (Adult Swim)
Rick et Morty a fait son retour cette année pour une cinquième saison inédite, désormais diffusée en exclusivité sur Adult Swim. Toujours aussi folle, la série animée suit les aventures de Rick Sanchez, un savant fou (et alcoolique) et son petit-fils Morty. Bourrée de références à la pop culture (la série empruntant son concept à Retour vers le futur version trash), Rick et Morty est devenue incontournable pour son ton irrévérencieux et sans limite.
Disons-le d'emblée : amateurs d'humour fin et délicat, passez votre chemin. Car Rick et Morty est tout l'inverse de cela : aussi gore qu'elle est vulgaire, la série ne s'interdit rien et c'est ce ton jusqu'au boutiste qui a en grande partie bâti son succès. Entre ses références plus ou moins pointues et son ton décalé, Rick et Morty a également accueilli de nombreux invités de prestige (en version originale) : Nathan Fillion, Sam Neill, Susan Sarandon et bien d'autres... C.C.
The Power of the Dog (Netflix)
Après un détour vers le monde des séries, avec Top of the Lake, la Néo-Zélandaise Jane Campion revient avec un nouveau long métrage - son premier depuis 12 ans - The Power of the Dog. Elle adapte le roman éponyme de Thomas Savage et propose un voyage sensationnel au cœur de l’Ouest américain, dans le Montana. La réalisatrice raconte la rivalité entre deux frères que tout oppose, Phil (Benedict Cumberbatch) et George (Jesse Plemons). Lorsque ce dernier épouse Rose (Kirsten Dunst), une mère veuve, contre l’avis de son frère, un jeu dangereux va naître dans le clan Burkank.
Avec The Power of the Dog, Jane Campion réinvente le western. Elle utilise et reproduit les codes du genre, tout en les transgressant. À travers le personnage de Phil, superbement interprété par Benedict Cumberbatch, elle déconstruit la figure du cow-boy viril et brutal pour l’opposer à un jeune éphèbe, plus sensible et délicat, incarné par Kodi Smit-McPhee. Jamais manichéen, le film - d’une beauté époustouflante - étudie les rapports de force entre ses différents protagonistes et démontre que le danger n’est pas toujours là où l'on croit. T.D.
Palm Springs (Amazon Prime Video)
Mis en ligne en début d’année sur Prime Video, Palm Springs réinvente avec brio le concept vu et revu de boucle temporelle. Évitant la pâle copie d’Un jour sans fin, la dramédie signée Andy Siara et réalisée par Max Barbakow réunit Andy Samberg (Brooklyn Nine-Nine) et Cristin Milioti (How I Met Your Mother) pour un périple détonant. Lors d’un mariage à Palm Springs, Nyles et Sarah, deux paumés de la vie sujets au spleen font connaissance et se rendent vite compte qu’ils sont bloqués dans l’espace-temps de cet évènement.
Contraints de revivre sans cesse la même journée, les deux âmes en peine vont tout faire pour s’en sortir et retrouver cette vie qu’ils détestaient tant. Cette boucle temporelle va être l’occasion pour Nyles et Sarah de faire le bilan, calmement, et prendre le recul nécessaire sur ce qui coinçait dans leur existence. En jouant avec les codes de la comédie romantique classique et en revisitant le concept de boucle temporelle, Palm Springs dresse le portrait d’une génération en pleine désillusion et sujette à la dépression. M.C.
Schmigadoon! (Apple Tv+)
On profite de la sortie au cinéma du remake de West Side Story par Steven Spielberg pour offrir un joli coup de projecteur à Schmigadoon! , série musicale injustement passée inaperçue cet été. Qu’on se le dise tout de suite : elle s’adresse aux vrais fans du genre, ceux qui apprécient les productions où les héros chantent pour demander de la bouillie de maïs ou pour exprimer ce qu’ils ont sur le cœur.
Mais de quoi ça parle au fait ? On y suit un couple, Melissa (Cecily Strong) et Josh (Keegan-Michael Key), qui se retrouvent dans un périple en sac à dos censé donner un nouveau souffle à leur relation. Ils découvrent une ville magique dont tous les habitants vivent dans les studios d’une comédie musicale des années 40. Pour quitter cet endroit, les deux personnages devront trouver le "véritable amour". Oui, le synopsis semble niais au premier abord mais Schmigadoon! aborde en fond un sujet résolument moderne et qui parlera à tout le monde : comment relancer une relation qui s’essouffle ? Comment savoir si nous avons trouvé la personne faite pour nous ?
En seulement 6 épisodes de 20 minutes chacun, Schmigadoon! fait appel à une myriade d’acteurs que l’on adore tels que la géniale Ariana DeBose (Anita dans le nouveau West Side Story), Jaime Camil (Jane The Virgin), Dove Cameron, Alan Cumming, Aaron Tveit, ou encore Kristin Chenoweth … Mais on vous laisse découvrir ce casting génial sur Apple Tv+ ! C.T.C.
Mon année à New York (Canal+)
L’actrice qui monte, Margaret Qualley – très en vue depuis le succès surprise de Maid sur Netflix – joue avec Sigourney Weaver une variation sur le thème du Diable s’habille en Prada mais dans l’univers plus guindé de la littérature. Elle joue Joanna, une jeune femme qui débarque dans la Grande Pomme avec un rêve en tête : celui de devenir romancière. Mais avant cela, elle doit gagner sa vie et prend un job d’assistante dans une grande maison d’édition.
Elle se retrouve sous les ordres de la redoutable Margaret (Sigourney Weaver), une sorte de Miranda Priestley, tout aussi snob, et agent du mythique J.D. Salinger. On est dans les années 1990 et l’auteur de L’Attrape-Cœur vit déjà retiré du monde. Malgré ses rêves de littérature, Joanna ne l’a jamais lu et papote au téléphone avec l’ermite le plus recherché d’Amérique comme si de rien n’était.
C’est la fraîcheur de Margaret Qualley qu’on retient de ce film de Philippe Falardeau. Moins "bitchy" que Le Diable s’habille en Prada, Mon année à New York est aussi plus poétique. La frivolité du Diable est remplacée par l’euphorie du petit monde littéraire new-yorkais. On y découvre d’autres codes mais toujours avec le souci d’inclure le spectateur dans ce tourbillon. Un joli film. E.S.