AlloCiné : Votre personnage a fait partie de la saga estivale de Plus Belle la vie qui s'est achevée il y a quelques semaines. Que retenez-vous de cette expérience ?
Simon Ehrlacher : C'était un tournage merveilleux, et le fait de tourner en extérieur, dans des décors de fou, d'être avec une équipe géniale... C'était riche humainement, et ce sera je pense gravé dans ma mémoire à tout jamais.
Ce tournage vous a-t-il demandé une préparation physique particulière, notamment pour les scènes de cascade ?
Avant ça j'ai tourné beaucoup en studio, parce que mon personnage est médecin j'étais souvent dans mon cabinet à l'hôpital, et pour moi c'était une vraie bouffée d'oxygène de tourner en extérieur. J'adore tout ce qui est physique, je suis sportif à côté, donc quand on m'a dit qu'il fallait escalader des trucs, aller dans des cascades, qu'il fallait faire des chutes, j'ai dit "pas de cascadeur, je fais tout, laissez-moi faire !" (rires). Il y avait tous les ingrédients pour que j'apprécie ce tournage.
Vous avez aussi donné la réplique à de nouveaux comédiens qui, comme vous, ont été introduits récemment dans la série : Prudence Leroy par exemple, qui joue le rôle de Fanny.
On avait amorcé déjà l'intrigue autour de nos deux personnages avant, mais c'est vrai qu'on a vraiment développé et approfondi notre relation au cours de cette saga.
Bien qu'il soit désormais installé dans la série et ait ouvert un cabinet médical avec Estelle (Elodie Varlet), Romain souffre de la maladie de Huntington et doit vivre avec cette menace que son état se dégrade au quotidien. Comment envisagez-vous l'avenir de votre personnage avec ce poids ?
Je pense qu'il a encore du sursis. La maladie met entre dix et quinze ans avant de s'aggraver vraiment. Donc si je reste au moins dix ans dans la série, ça va. (rires) Après, dans la fiction, les durées peuvent être écourtées ou allongées. Mais pour l'instant, il a juste des symptômes de tremblements légers, et il est encore partagé entre le fait de vouloir bouffer la vie et de se retenir. Tant qu'on est dans cette phase-là, je pense qu'il n'a pas encore la notion de la mort.
Vous tournez actuellement une nouvelle intrigue dans laquelle votre personnage va se retrouver face à une personnalité venue jouer son propre rôle dans la série : Adriana Karembeu. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
C'est vraiment un beau cadeau. Je me suis senti extrêmement privilégié de savoir que j'allais tourner avec Adriana Karembeu, et quand j'ai eu les textes, j'ai découvert que c'était une très belle histoire, une arche romantique un peu à la Coup de foudre à Notting Hill. Je pense que vous allez être surpris parce qu'il y a de belles choses qui vont s'y passer. On a démarré le tournage la semaine dernière, on est en plein dedans. Il nous reste encore un petit mois de tournage, et ça se passe extrêmement bien. Je suis ravi et j'espère être très fier du résultat final.
Vous avez rejoint Plus Belle la vie depuis un peu moins d'un an, après une période d'interruption dans votre métier d'acteur. Que retenez-vous de cette nouvelle expérience sur une quotidienne ?
Pour moi, c'est le plus beau cadeau qu'ils m'aient fait. Ils m'ont redonné la flamme et le goût de jouer. Je l'avais toujours à l'intérieur, mais la vie a fait que je me suis consacré à d'autres choses. Et le fait de revenir sur un plateau de tournage, ça m'a vraiment libéré de quelque chose, et aujourd'hui j'ai soif de tourner à nouveau. Ils m'ont fait extrêmement de bien. Quand on est en confiance, on dégage des trucs plus positifs, et quand on dégage des trucs plus positifs, des choses positives arrivent. Je ne sais pas où le futur me mènera, mais en tout cas, je sais qu'ils m'ont ouvert une belle porte.
Y a-t-il des partenaires de jeu que vous aimeriez avoir dans la quotidienne ?
Là j'ai tourné quelques séquences avec Sylvie Flepp, qui joue Mirta, et je me suis régalé. J'aurais aimé avoir plus de scènes avec Lola Marois, qui joue Ariane... Chacun sa personnalité, c'est toujours agréable de découvrir la façon de travailler et la façon de jouer de chacun, et d'être surpris à chaque fois.
Le fait de recommencer à jouer la comédie avec plus Belle la vie a-t-il permis de vous donner d'autres opportunités à côté, de tourner dans d'autres projets ?
La série prend pas mal de temps, maintenant, mais j'arrive à passer des essais dans des castings. Il y a des choses qui vont peut-être se concrétiser. J'ai tourné une séquence pour finaliser le financement d'un long métrage, un superbe road movie dans les années 1980, et c'était une super belle expérience donc j'espère que ça va être finalisé pour qu'on puisse tourner le film. Après, j'aimerais continuer à m'éclater sur Plus Belle la vie mais aussi sur d'autres projets, et faire un peu d'action.
Le fait d'avoir eu cette pause dans votre carrière et d'avoir fait autre chose vous donne-t-il plus de recul sur le métier d'acteur ?
Exactement ; je ne m'en rends pas compte personnellement, mais c'est un peu le retour que j'ai des gens avec qui je travaille. Il y a eu des années où j'ai galéré, et le fait de me tourner vers le sport m'a donné un équilibre à la fois physique et spirituel. Et aujourd'hui, tout ce qui m'arrive c'est juste du bonus. Je sais que demain tout peut s'arrêter, je l'accepte et tous les jours j'accueille ce qui m'arrive avec philosophie.
Vous étiez l'un des acteurs principaux de la série ado culte Cœur Océan sur France 2. L'idée d'en faire un reboot ou un revival avec les anciens membres du cast a-t-elle déjà été évoquée ?
Non, non... On avait vingt ans, pour beaucoup c'était quasiment notre première expérience, c'était un tournage magique et on a vécu avec une équipe géniale, ce que je retrouve aujourd'hui sur Plus Belle la vie. Le moment, la génération... Tous les ingrédients étaient réunis pour que ça se passe à ce moment-là, et quand les choses sont bien faites il ne faut pas revenir dessus. Sinon, c'est le meilleur moyen d'être déçu !
Avez-vous un genre de prédilection, ou un metteur en scène avec qui vous adoreriez tourner ?
J'ai toujours été un fou de Jacques Audiard, à l'époque de Cœur Océan c'était déjà le cas. Des films noirs où il y a toujours une note d'espoir, ça me plaît beaucoup. J'ai beaucoup aimé Bac Nord de Cédric Jiménez dernièrement aussi. Sinon, j'ai aussi envie de raconter des histoires qui font rêver : je trouve qu'aujourd'hui, on fait beaucoup de films très ancrés dans la réalité, et c'est très personnel mais moi ça me manque tous ces films des années 1980-1990, avec de l'action, de belles histoires d'amour qui font rêver... Des films qui donnent envie de bouffer la vie, qui nous boostent.