Pour eux, il s’est passé un été. Pour nous, ce sont presque deux ans qui se sont écoulés depuis la fin de la saison 2 de Sex Education. Mais l’attente est récompensée par une saison 3 presque orgiaque, pleine de folie et d’excès. Malgré tout, la série s’ancre aussi un peu plus vers la comédie dramatique en développant mieux ses personnages. Et tout le monde en ressort gagnant.
Fin de la récré
A la fin de la saison 2, Otis (Asa Butterfield) ouvrait son cœur en déclarant sa flamme sur le répondeur de Maeve (Emma Mackey). Isaac (George Robinson), amoureux lui aussi de Maeve, effaçait le message d’Otis. Jean (Gillian Anderson), la mère d’Otis, apprenait qu’elle était enceinte. Et Adam (Connor Swindells) reconnaissait enfin son attirance pour Eric (Ncuti Gatwa).
Cette nouvelle saison démarre sur les chapeaux de roues. Otis s’est laissé pousser la moustache pendant l’été. Adam et Eric sont officiellement ensemble, même si c’est compliqué à gérer pour Adam. Jean est enceinte jusqu’aux dents mais n’a toujours rien dit à Jakob (Mikael Persbrandt)…
Tout le monde s’est joyeusement envoyé en l’air pendant les grandes vacances… Y compris Otis (mais on ne vous dira pas avec qui) ! Mais pas Aimee (Aimee Lou Wood), qui souffre toujours de blocage depuis son agression dans le bus.
On pourrait croire que tout va (presque) pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles – ou du moins à Moordale où visiblement il ne pleut pratiquement jamais – mais un changement de direction du lycée va tout bouleverser.
On le savait depuis un moment déjà. Jemima Kirke – l’inoubliable Jessa de Girls – incarne la nouvelle proviseure de Moordale. Si elle fait son entrée sur la scène du lycée telle une rockstar, la jeune femme va vite prouver qu’elle porte des valeurs très conservatrices et beaucoup plus datées que son jeune âge.
Plus de maturité
Comme tout bon teen drama qui se respecte, Sex Education n’échappe pas à l’exploitation de certains stéréotypes comme la peste du lycée, l’excentrique vraiment très excentrique, la rebelle ou encore le meilleur ami gay. Ces tropes sont vieux de plusieurs décennies. Et pourtant…
Toute la différence ici, c’est que l’histoire s’intéresse un peu moins aux émois d’Otis et beaucoup plus à ces personnages secondaires qui deviennent de plus en plus centraux. Non seulement, ils gagnent en importance mais aussi en épaisseur. Contrairement à ces tropes éculés évoqués plus haut, ils ne sont pas des personnages unidimensionnels, mais bien des personnages à part entière dont la complexité est joliment mise en valeur.
L’histoire entre Adam pour Eric poursuit son chemin avec beaucoup de tact et de justesse, abordant la question du coming out pour Adam pas simplement auprès des autres mais déjà vis-à-vis de lui-même. De même, la fin de l’histoire entre Eric et Rahim (Sami Outalbali) continue d’avoir des répercussions dans cette saison.
La série a commencé comme un teen drama croisé avec une sex comedy. Et même si des moments de légèreté et de rires sont toujours présents – il y a un très long gag qui se déroule lors d’un voyage en France – Sex Education affiche clairement son ambition de faire partie de ces séries qui marquent les mémoires. Pour son discours émancipateur et ses ondes positives.