Attention, spoilers. Il est conseillé d’avoir vu la saison 6 de Lucifer avant de poursuivre la lecture de cet article.
Série très populaire sur Netflix, Lucifer s’est terminée ce 10 septembre avec une sixième saison de dix épisodes. Sauvée par la plateforme après son annulation par la Fox à l’issue de sa saison 3, la série créée par Tom Kapinos a depuis évité les flammes de l’enfer grâce à l’engouement des fans. Alors qu’elle devait s’achever après sa cinquième saison, Netflix lui a finalement accordé un petit répit avec une ultime salve d’épisodes.
Les scénaristes ont donc dû modifier les scripts de la fin de la saison 5 pour étirer l’histoire sur dix épisodes supplémentaires et ça se sent. Si Lucifer a le mérite d’avoir une véritable conclusion et un happy ending qui ravira les fans de la romance entre Morningstar (Tom Ellis) et Chloé (Lauren German), il était tout de même temps de dire adieu au Seigneur des Enfers.
Une saison 6 émouvante mais sans flammes
La saison 6 démarre avec un joli clin d’œil au pilote de la série, avec Lucifer qui se fait une nouvelle fois arrêté par la police en voiture dans les rues de Los Angeles et qui se rend compte du chemin accompli depuis qu’il a fait équipe pour la première avec Chloé.
Tout au long de la série, les clins d’oeil, flashbacks, guests et souvenirs ont été distillés pour faire plaisir aux fans et cela fonctionne. Lucifer a gagné en émotion, en profondeur et en qualité au fil des saisons mais on constate que ces nouveaux épisodes tournent un peu en rond et n’apportent rien de bien neuf aux personnages, qui font machine arrière une énième fois sur certains aspects, avant d’enfin arriver au bout de leur évolution.
John P. Fleenor/Netflix
On sent que les scénaristes ont dû amener quelques problèmes pour remplir les dix épisodes et ils ont eu recours à des facilités scénaristiques, notamment l’arrivée depuis le futur de Rory (Brianna Hildebrand), la fille de Lucifer et Chloé, venue se venger de son père et prévenir de nouvelles complications.
Charmed et Flash nous avaient déjà fait le coup des enfants venus du futur donc pour l’originalité, on repassera. Et c’est ce qui manque cruellement à cette sixième saison de Lucifer : de la surprise. On anticipe tous les rebondissements, les retournements de situation, les problèmes et même les résolutions auxquels font face les personnages. Il était évident que Lucifer resterait dans les Enfers et qu’Amenadiel deviendrait Dieu.
Le rapprochement entre Ella (Aime Garcia) et Carol (Scott Porter) manque de saveur et de passion, la venue d’Adam est assez banale, les remises en question de Lucifer, Amenadiel (D.B. Woodside) et Chloé sont trop plates et l’amorce d’une apocalypse aurait pu être encore plus poussée afin d’alimenter le sentiment d’urgence quant à la décision de Lucifer de devenir Dieu ou non.
John P. Fleenor/Netflix
Les seules étincelles de cette sixième saison nous sont offertes par Maze (Lesley Ann-Brandt) et Eve (Inbar Lavi), toujours aussi piquantes et amusantes, tout comme Dan (Kevin Alejandro), hilarant en fantôme bloqué sur Terre qui cherche sa voie vers le Paradis. On regrette également l’absence du jumeau maléfique Michael et de Dieu (Dennis Haysbert), ne serait-ce qu’une apparition vocale.
Malgré tout, la sixième saison de Lucifer offre quelques moments de fulgurance, avec toujours une pincée de spectacle musical ou animé (une très bonne idée !), et des séquences d’émotion efficaces. Surtout, elle offre une véritable fin, cohérente par dessus le marché, et satisfaisante pour les fans, qui auront tout le loisir de se relancer dans des marathons de la série, qui nous aura appris à avoir de la sympathie pour le Diable.
