A une poignée de jours de la rentrée scolaire, France 2 diffuse ce 29 août une jolie comédie autour du sujet, La lutte des classes. Porté par le duo Edouard Baer et Leïla Bekhti et signé par Michel Leclerc, le film met en scène la vie familiale d'un couple, Sofia et Paul.
Elle, brillante avocate d’origine magrébine, a grandi dans une cité proche. Lui, batteur punk-rock et anar dans l’âme, cultive un manque d’ambition qui force le respect ! Comme tous les parents, ils veulent le meilleur pour leur fils Corentin, élève à Jean Jaurès, l’école primaire du quartier.
Mais lorsque tous ses copains désertent l’école publique pour l’institution catholique Saint Benoît, Corentin se sent seul. Comment rester fidèle à l'école républicaine quand votre enfant ne veut plus y mettre les pieds? Pris en étau entre leurs valeurs et leurs inquiétudes parentales, Sofia et Paul vont voir leur couple mis à rude épreuve par la «lutte des classes».
Revoici la bande-annonce du film :
Sous le vernis d'une comédie capable de susciter des rires francs, Michel Leclerc livre aussi une vraie réflexion politique sur la mixité sociale dans l'école publique et laïque, et sur le vivre ensemble dans les banlieues, en se gardant toutefois - et c'est là une de ses réussites- de tout jugement moralisateur.
A vrai dire, le scénario de La Lutte des classes est né d'une situation que Michel Leclerc et la scénariste Baya Kasmi ont réellement connue. "Comme Sofia et Paul, on a vécu à Bagnolet, pendant dix ans, dans une petite maison avec jardin, et puis notre fils a commencé à avoir des problèmes à l’école, ça nous a plongé dans une grande angoisse, un dilemme intime. C’était en 2015, au moment de Charlie, dans cette même école Jean Jaurès où j’ai tourné La Lutte des classes" expliquait-il à l'époque de la sortie du film, en 2019.
Un film militant
Si creuser les contradictions de la Gauche est une constante dans le travail de Michel Leclerc, comme on a pu le voir avec Le Nom des gens et Télé Gaucho, le cinéaste est aussi à l'aise avec l'idée d'avoir fait un film militant, sur un sujet qui revient d'ailleurs très souvent sur la table des discussions politiques. Et qui est toujours un véritable champ de mines pour tous les ministres de l'Education Nationale...
"C’est vrai qu’en France [...] il y a des écoles publiques pauvres et des écoles publiques riches et que ça nous paraît totalement anormal que dans certains des quartiers défavorisés les écoles tombent en ruine parce qu’il n’y a pas le budget pour les réparer" lâchait-il dans un très intéressant entretien accordé au site Daily Movies en avril 2019.
"C'est vraiment une question de moyens lorsqu'on parle de la qualité d'enseignement ?" lui demandait le journaliste. "Je crois que quel que soit l’école, il y a toujours des gens qui font très bien leur métier et des gens qui le font moins bien… Mais par contre le métier est rendu difficile par des problèmes matériels, par des problèmes de tensions à l’intérieur de l’école, par des problèmes de manque de mixité à l’intérieur de l’école et tout ça, ça peut générer beaucoup de problèmes au niveau des enseignants et beaucoup de stress" précisait Leclerc.
Une lutte des classes à double sens donc, joyeuse mais aussi grave, à découvrir ce soir sur France 2.