DE QUOI ÇA PARLE ?
Naturellement doué pour les mots, un adolescent baladé de famille d’accueil en famille d’accueil révèle tout son talent dans le milieu du Battle Rap. Mais quand il débarque chez sa mère après 10 ans de services sociaux, il est confronté au pire de tous les adversaires : son passé.
LE RAP COMME ÉCHAPPATOIRE
Premier long-métrage de Ed Lilly, inspiré de ses propres expériences, VS. raconte comment Adam, un enfant de la DDASS, va prendre sa vie en mains en se lançant à corps perdu dans le milieu des battles de rap. Délaissé par sa mère, sujet aux excès de colère et complètement paumé malgré l'aide d'un assistant social bienveillant, le jeune homme va réussir à exulter ses démons grâce au pouvoir des mots.
L'intrigue n'est pas sans rappeler 8 Mile de Curtis Hanson avec Eminem, même si VS. ne partage pas la même fougue. La réalisation assez classique d'Ed Lilly, exception faite des scènes de battles furieusement entraînantes, n'entache pas la vraie puissance du film qui tient dans ses dialogues inspirés.
L'écriture authentique, inventive et extrêmement soignée d'Ed Lily et de son coscénariste Daniel Hayes se traduit par des joutes verbales pertinentes et vives lancées à un rythme effréné. Adam va, à sa rencontre avec le milieu du rap britannique, utiliser sa verve intelligente et musicale pour retranscrire ses blessures et réussir à affronter sa mère, revenue en ville.
Car c'est là que le titre du film prend son double sens, VS. N'est pas qu'un film sur un homme qui perce dans les battles de rap et affronte des adversaires de taille, c'est aussi un drame sur un jeune qui va devoir se confronter à sa mère.
L'excellente bande sonore mêlant les représentants phares de la scène électronique et hip-hop britannique finit de séduire son audience, qui sera également conquise par le jeu des acteurs, en particulier celui troublant et émouvant de Connor Swindells, connu pour son rôle d'Adam dans la série Sex Education.