De quoi ça parle ?
En 2003, peu de temps après la chute de Saddam Hussein, l'ex-officier de police Muhsin Al-Khafaji se démène pour retrouver sa fille disparue. Sa quête va le conduire sur un chemin des plus dangereux.
Baghdad Central, à partir du 8 avril sur Arte et en intégralité sur arte.tv
Au coeur de l'occupation
Avec Baghdad Central, Arte continue d'enrichir son catalogue de fictions britanniques inédites en proposant une série dramatique au coeur de l'Irak post-Saddam Hussein, deux ans après les attentats du 11 septembre et l'invasion américaine du pays.
Adapté du livre éponyme d'Eliott Colla (universitaire américain spécialiste du Moyen-Orient) par le showrunner Stephen Butchard, précédement à l'oeuvre sur House of Saddam et The Last Kingdom, la série dépeint un pays sur la brèche, détruit par les offensives américaines, les luttes de pouvoir et la corruption.
Au milieu du conflit, Muhsin Al-Khafaji, ex-officier de police endeuillé, doit veiller sur ses deux filles, Mrouj, malade des reins, et Sawsan, étudiante en rebellion contre l'ancien régime. Lorsque cette dernière disparaît, les dirigeants de la coalition le contraignent de coopérer afin d'aider l'armée américaine à reprendre le contrôle du pays en restaurant les forces de police irakienne, désoeuvrées après la chute de Saddam Hussein. Muhsin accepte alors à contrecoeur d'enquêter sur la disparition de jeunes femmes traductrices travaillant pour les Etats-Unis, dans l'espoir de retrouver sa fille aînée...
Un combat intime
Baghdad Central offre un angle intime inédit dans les fictions occidentales sur la guerre d'Irak. Portée par le brillant Waleed Zuaiter (The Spy), la série nous plonge dans les prémisces d'un conflit meurtrier, au lendemain de la chute du régime en place et de l'invasion américaine, avant le désastre humain et militaire qui s'en est suivi.
Au casting, on retrouve également Corey Stoll (dernièrement vu dans Billions et Ratched), Leem Lubany (Condor), ou encore Bertie Carvel (The Sister). Malgré de nombreux scènes où, production britannique oblige, les personnages principaux s'expriment en anglais entre eux, la série donne la part belle à l'arabe à travers des dialogues incisifs et des personnages secondaires savoureux.
La tension instaurée dès les premières minutes par la série, qui n'épargne au spectateur aucune scène de violence, est distillée à travers le point de vue d'un héros pris en étau entre le Moyen-Orient et l'Occident, mû par sa dignité et son devoir de préserver sa famille à tout prix. Un thriller sobre et efficace, qui souligne la richesse d'un pays brisé par les conséquences désastreuses d'un conflit voué à s'enliser.