ÇA PARLE DE QUOI ?
Avant qu'Alice ne mette les pieds aux Pays des Merveilles et Peter Pan au Pays Imaginaire, ils étaient frère et sœur. Quand leur frère aîné meurt dans un accident tragique, ils font tout leur possible pour sortir leurs parents de la spirale de désespoir dans laquelle ils sont plongés, jusqu'à devoir choisir entre rester dans leur foyer ou fuir vers imaginaire.
"Come Away" de Brenda Chapman - Disponible sur Amazon Prime Video depuis le 16 février 2021
IL ÉTAIT DEUX FOIS…
Deux célèbres contes pour le prix d'un. Tel est le cadeau que nous fait Come Away, qui se présente comme un prequel des aventures de Peter Pan et Alice au pays des merveilles, dans lequel les deux héros seraient frère et sœur. Et bien ancrés dans le monde réel jusqu'à ce que la mort tragique de leur aîné ne les force à choisir entre la dureté de la réalité et la magie de l'imaginaire. Une approche qui rappelle notamment celle du Secret de Terabithia, sorti en 2007 sur nos écrans et où il était également question de deuil et de l'imagination comme refuge. Mais avec un récit qui gardait davantage les pieds sur terre que celui-ci, qui glisse petit à petit vers le fantastique, avec un style visuel à la fois sobre et soigné.
Et on notera que ce film qui opère un glissement du réel vers le surnaturel est réalisé par Brenda Chapman, qui passe ainsi de l'animation aux prises de vues réelles : après avoir co-signé Le Prince d'Egypte avec Steve Hickner et Simon Wells, elle devait devenir la première femme à mettre un Pixar en scène. Mais, pour cause de divergences de point de vue artistique, Rebelle s'est retrouvé dans une impasse qui a conduit à son remplacement par Mark Andrews, même si elle reste créditée à la réalisation. Come Away lui permet de revenir au premier plan et de diriger, pour la première fois de sa carrière, des acteurs de chair et d'os. Une baptême du feu aux côtés de pointures telles que David Oyelowo, Michael Caine, la trop rare Gugu Mbatha-Raw ou encore Angelina Jolie, habituée des contes de fées vue récemment dans les deux opus de Maléfique.
Original dans sa manière de revisiter les histoires de J. M. Barrie et Lewis Carroll en y ajoutant un peu de diversité, Come Away se révèle également ludique grâce à ses références aux contes en question. Discrètement d'abord, avec des motifs, des éléments de décor ou des situations qui parleront aux connaisseurs, puis de façon plus explicite vers la fin du récit, lorsque les derniers éléments se mettent en place pour aboutir aux histoires que nous connaissons tous, et qui ont connu diverses adaptations. Seul l'avenir nous dira si celle-ci fait partie des plus célèbres, mais il est indéniable qu'elle parvient à se démarquer joliment des précédentes. Tout en réussissant à parler aux fans et aux néophytes.