A lui l'ivresse de la vitesse ? A chaque nouveau Superman, les attentes sont les mêmes, et elles tournent majoritairement autour du costume du super-héros et du rendu des scènes qui le montrent en train de fendre l'air. Si la tenue est bien visible dans la bande-annonce dévoilée ce jeudi 19 décembre, nous n'avons droit qu'à un décollage dans les images du film de James Gunn attendu le 9 juillet 2025 au cinéma.
Heureusement, le réalisateur (qui supervise également le nouveau DC Universe avec le producteur Peter Safran) a donné quelques indications sur ce que l'on pouvait attendre de ces séquences, aux médias qui se sont rendus sur le plateau de Superman cette année. Après avoir reconnu qu'il était "très difficile" de tourner dans le ciel, le metteur en scène a évoqué ses influences sur ce plan.
"Nous nous sommes beaucoup inspirés de films comme Top Gun Maverick", raconte-t-il à Gizmodo. "Beaucoup de nos scènes d'action ont été tournés avec des drones volant autour de Superman, des gens qui l'entourent, de The Engineer [Maria Gabriela de Faria] ou de quiconque il combat dans les airs. Et nous l'avons fait en studio. Nous avons des drones petits et complètement dingues aujourd'hui, dont se servent les meilleurs pilotes du monde."
"Beaucoup de nos scènes d'action ont été tournés avec des drones volant autour de Superman"
Une visite du tournage pendant laquelle James Gunn a aussi expliqué pourquoi le film ne s'appelait plus Superman Legacy, comme initialement annoncé : "Même si je pense que [le long métrage] possède encore cette idée d'héritage en lui, nous avons fait ce que nous appelons un 'pre-mortem' avant le début des prises de vues", a-t-il expliqué à ComicBook.com.
"Nous nous réunissons avec les chefs départements en disant : 'Imaginons que ce film est une gigantesque plantade. Que nous allons réaliser, à sa sortie dans deux ans, que les choses se sont mal passées. Qu'est-ce que nous faisons aujourd'hui, dont nous ne parlons pas, mais qui va faire que les choses tournent mal ?' Cela permet à chaque personne impliquée de dire ce qu'elle pense, que ce soit sur le scénario, le casting, le manque de communication entre les départements."
"Et j'ai alors réalisé que le titre évoquait l'idée de regarder en arrière, alors que le film ne parle de pas de cela mais de se tourner vers l'avenir. Lorsque vous verrez le film, vous comprendrez pourquoi il y avait initialement ce 'Legacy' dans le titre, car il est question de Clark et de l'héritage qu'il porte en lui. Mais en tant que titre, nous regardions trop dans le rétroviseur."
Regarder l'avenir dans les yeux, c'est également ce que James Gunn a fait, avec ses acteurs principaux (David Corenswet, Rachel Brosnahan et Nicholas Hoult), en réunissant la presse pour leur faire découvrir la bande-annonce de Superman, et échanger avec eux à son sujet. Ce qui ne les a pas empêchés de se remémorer un passé plus ou moins proche, et de replonger dans cette notion d'héritage.
AlloCiné : Quelle est la chose la plus inattendue que vous avez apprise en jouant Superman, et à laquelle vous n'étiez pas préparé ?
David Corenswet : La première chose qui me vient à l'esprit, c'est que le fait de jouer Superman n'est pas si glamour. Il faut souvent être attaché à des poulies, avec des cascadeurs qui vous tiennent les jambes pour vous mettre dans la bonne position [lors des scènes de vol]. Et le costume a l'air plus cool qu'il ne l'est vraiment, car je cuisais littéralement à l'intérieur quand il faisait chaud.
Mais ce qui m'a pris au dépourvu, c'est que les gens m'interrogent sur la première fois que j'ai enfilé cette tenue : lorsque vous avez cette chance inouïe de le concevoir de A à Z avec un département aussi extraordinaire que celui que nous avons eu, vous l'enfilez par morceaux, avec des ajustements et d'autres parties qui sont ensuite ajoutées. Pour moi, c'était la première fois que les autres me voyaient en tenue.
Lorsque je suis arrivé sur le plateau en costume, j'ai vu d'autres personnes qui voyaient Superman en moi. Je n'avais pas l'impression de l'être, mais c'était incroyable de le voir dans les yeux de mes partenaires ou des membres de l'équipe. Y compris lorsqu'ils ont vu Superman voler pour la première fois. Le plus beau, c'était avec les enfants, lorsque l'un des membres de l'équipe amenait le sien sur le plateau. C'est là qu'on se rend compte de l'importance de Superman pour tant de gens dans le monde.
"Lorsque je suis arrivé sur le plateau en costume, j'ai vu d'autres personnes qui voyaient Superman en moi"
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez vu Superman ? Dans un comic book, un film ou une série animée ?
David Corenswet : Je ne me souviens pas à 100% de ma première impression. Mais Superman possède ceci d'intéressant : on a le sentiment de savoir ce que c'est avant même de le voir quelque part. Vous pouvez montrer le symbole de Superman à un enfant et, peu importe s'il a vu ou non un comic book ou un film, il sait que c'est Superman. Car il est plus grand que n'importe laquelle de ses itérations.
Me concernant, je me souviens avoir regardé des épisodes de Smallville en cachette, après l'école, et d'avoir vu Superman Returns au cinéma : c'était à l'époque où j'atteignais l'âge adulte, donc je me souviens bien de cette version. Depuis, j'ai vu tellement d'itérations et lu tellement de choses que tout se mélange et devient un grand arc dans mon esprit.
Rachel Brosnahan : Mon premier souvenir était clairement le Superman de Christopher Reeve. C'était le Superman de la génération de mes parents, ils adoraient ses films, donc il a été Superman à mes yeux pendant très longtemps. Et sur le plateau, je pense avoir vu le costume un peu plus tard que d'autres personnes, mais je me souviens, sans trop en dire, d'avoir couru après David qui était en tenue, et de lui dire "Putain mais t'es Superman !" (rires)
Il y a eu des moments inoubliables. Parfois quand on s'y attend le moins, à la fin d'une journée longue et banale, Superman sort de sa loge et on se dit "Ce n'est pas… Est-ce que quelqu'un d'autre le voit ?" (rires) Mais pour moi c'est David, pour toujours.
Nicholas Hoult : Je suis excité à l'idée que David soit le Superman avec qui je puisse traîner. Son univers est tellement ancré dans notre culture que je connaissais Superman, la kryptonite et toutes ces choses avant même d'avoir vu un Superman. Smallville m'a permis de mieux comprendre ce monde, et Michael [Rosenbaum] a fait un super boulot en Lex Luthor. C'était un excellent premier pas dans cet univers.
Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 16 décembre 2024