Nous sommes le 8 février 1997. La 22ème cérémonie des César bat son plein, et le génial Un air de famille reçoit sa troisième récompense de la soirée. Après Jean-Pierre Darroussin (meilleur second rôle masculin) et Catherine Frot (meilleur second rôle féminin), c'est désormais au tour d'Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri, extraordinaires scénaristes et interprètes du film, de s'avancer sur scène pour recevoir la statuette du meilleur scénario aux côtés du réalisateur Cédric Klapisch.
24 ans après, alors que Jean-Pierre Bacri vient de nous quitter, et qu'Un air de famille était rediffusé ce soir sur C8 pour lui rendre hommage, sa prise de parole n'a rien perdu de son impact. Fidèle à son engagement politique et idéologique, maniant les punchlines aussi aisément derrière un micro que sur un script, il avait en effet délivré un message bref et incisif, teinté d'humour, de cynisme et d'ironie.
Sa partenaire Agnès Jaoui ayant déploré la situation préoccupante des intermittents du spectacle en 1997 ("C'est absurde de penser qu'on va peut-être perdre le cinéma français alors qu'il n'a jamais été aussi beau"), Jean-Pierre Bacri avait ainsi enchaîné avec un petit laïus faussement réjoui, politiquement ironique, et qu'on prend toujours autant de plaisir à réécouter aujourd'hui.
"Moi, cette année, je n'ai pas de revendications", avait-il assuré, déclenchant immédiatement les rires du public. "Je suis content de tout, j'aime la société dans laquelle je suis. Je ne vois pas de danger qui nous menace. Le cinéma, la politique, tout ça... Non, je ne vois pas. Je crois que je suis tout simplement en train de me faire bouffer par le système."
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Jean-Pierre Bacri : retour sur ses 10 meilleures punchlines