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    Seul sur Mars sur TF1 : quelle folle expérience a tenté la NASA ?
    Caroline Langlois
    Caroline Langlois
    -Responsable vidéos
    Caroline Langlois a eu un parcours classique. Les Visiteurs le dimanche soir en famille, la cassette de Titanic en boucle le week-end. Jarmusch et Hitchcock en sortie scolaire. La première galoche devant Spider-Man 2. Et puis les nuits blanches avec Lost, les répliques culte de Friends...

    Ce soir sur TF1 était diffusé Seul sur Mars, l'occasion pour AlloCiné de revenir sur l'expérience réalisée après la sortie du film par des scientifiques visant à faire pousser des pommes de terre dans des conditions martiennes.

    IL A FAIT COMMENT MATT ?

    Pour se replacer dans le contexte, revenons avant tout sur les différentes étapes qui ont permis à Mark Watney (Matt Damon) de faire pousser des pommes de terre dans sa base. Tout d'abord, celui-ci a calculé le nombre de calories dont il avait besoin chaque jour et donc quelle quantité de nourriture il lui serait nécessaire de créer à partir des pommes de terre fournies par la NASA. De chaque patate, il a extrait un morceau contenant un "œil" - le terme botanique qui qualifie cette espèce d'excroissance d'où poussent les légumes - qu'il a couvert de terre martienne. Puisqu'il n'y a pas d'eau sur la planète, il en a conçu chimiquement à partir du carburant de la fusée, non sans galérer un peu. Quant à la fertilisation, rien de tel que le bon vieux remède terrien des excréments de l'équipage, et voilà ! C'est ainsi qu'il a pu tenir plusieurs mois sans mourir de faim.

    Seul sur Mars
    Seul sur Mars
    Sortie : 21 octobre 2015 | 2h 24min
    De Ridley Scott
    Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    4,0
    Streaming

    LA RECHERCHE

    Il faut savoir que la NASA n'a pas attendu Seul sur Mars pour expérimenter l'agriculture dans de la terre conçue pour se rapprocher au maximum de la composition chimique du sol martien (une douzaine de cultures ont ainsi porté leurs fruits). Au-delà du challenge scientifique, qui ouvre un paquet de possibilités et renforce l'espoir d'un jour pouvoir conquérir la planète rouge, une telle prouesse permettrait de pousser les autorités à financer la recherche pour l'agriculture dans les zones dévastées et inhospitalières de la Terre.

    2015 Twentieth Century Fox

    L'EXPÉRIENCE IN REAL LIFE

    C'est à Lima, au Pérou, que s'est déroulée l'expérience début 2016. Les scientifiques de la NASA, en collaboration avec ceux du Centre International de la pomme de terre (oui, ça existe), ont développé leurs tests à l'intérieur d'une boîte appelée CubeSat (sorte de nano-satellite pouvant être mis en orbite) dans lequel ils ont fixé des pompes, des petits tuyaux d'arrosages, des LED et d'autres instruments permettant de reconstituer au plus près les températures, les cycles de lumières, les gaz et la pression de l'air de Mars. Après avoir testé la résistance d'une soixantaine de variétés de patates dans une terre rapportée de Pampas de la Joya (lande péruvienne particulièrement inhospitalière où il ne pleut presque jamais, présentant beaucoup de smilarités avec le sol martien), seule une parvint à croître, celle de la variété appelée "Unique". Ça ne s'invente pas ! Vous pouvez d'ailleurs visionner cette pousse dans un time-lapse mis à disposition par le CIP en suivant ce lien.

    DONC C'EST POSSIBLE DE FAIRE POUSSER DES POMMES DE TERRE SUR MARS ?

    En réalité, on ne sait pas... Les éléménts réunis pour mener à bien cette expérience ont permis de reproduire des conditions se rapprochant au maximum de celles de Mars mais à aucun moment exactes. Ce manque de précision (impossible à obtenir évidemment) met à mal le processus puisqu'il suffit par exemple qu'un microbe se trouvant exclusivement dans le sol péruvien ait provoqué la pousse du tubercule. Ce résultat est toutefois encourageant. Les scientifiques peuvent ainsi l'utiliser comme base pour, notamment, créer des super-patates ultra-résistantes. Mais pas que... "Ces résultats indiquent que les efforts fournis pour cultiver ces variétés dans l'espoir de renforcer la sécurité alimentaire dans des zones dévastées par les changements climatiques n'ont pas été vains." Un beau message d'espoir délivré par Walter Amoros, cultivateur de patates du CIP.

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