Tristan est un jeune étudiant en médecine ambitieux et populaire à qui tout sourit. A la suite d'un accident de sport, il découvre qu’il a une tumeur au cerveau. Comment va-t-il gérer cette bouleversante nouvelle ?
8 épisodes - disponible sur SALTO dès le 15 novembre
Sacrée Meilleure série européenne au Prix Europa de Berlin en 2018, la série flamande Sense of Tumour s'inspire de la propre expérience de son créateur, Leander Verdievel, en suivant le parcours d'un interne en médecine arrogant et sûr de lui dont les plans de vie se retrouvent bouleversés lorsqu'on lui détecte un lymphome dans le nez à 25 ans.
Affronter le cancer à 25 ans
Sportif, séducteur, populaire, Tristan (Maarten Nulens) a tout pour lui. Interne en médecine, il doit désormais choisir sa spécialité après ses six premières années d'études. Misant sur la neurochirurgie - une voie très difficile avec peu d'élus à la clé - il va tout faire pour décrocher un stage auprès du neurochirurgien le plus réputé de l'hôpital, quitte à s'attirer les faveurs d'une infirmière pour y arriver... Mais ce que ce grand ambitieux n'avait pas prévu, c'est que son propre corps le trahisse, et que tous ses rêves de carrière s'envolent.
Comment affronter la maladie à un âge où l'on est sensés avoir la vie devant nous ? La série aborde avec justesse et sensibilité le parcours d'un jeune malade et les difficiles étapes qu'il doit traverser, du processus difficile de l'annonce de son cancer à ses proches en passant par l'épuisement dû au traitement à coups de radiothérapie et de chimios, mais aussi le regard des autres, souvent gênés ou maladroits face à la maladie alors que l'on ne souhaite rien d'autre que de continuer à mener une vie normale.
A travers des entretiens documentaires menées auprès de jeunes touchés par le cancer qui accompagnent le générique de fin de chaque épisode, le créateur apporte une touche de réalisme et d'authenticité qui donnent à la série une véritable portée pédagogique sur la maladie, prouvant que les fictions belges savent s'emparer de sujets délicats avec finesse - à l'instar de la série Tytgat Chocolat en 2017, qui donnait la part belle à des comédiens trisomiques.
Une série médicale juste et émouvante
Sorte de croisement entre la série The Resident et le film Première année de Thomas Lilti, la série restitue avec authenticité l'ambiance compétitive et la rivalité sans merci entre les étudiants en médecine, et le sentiment de toute puissance qui s'empart de Tristan en voulant se tourner vers la voie sacrée de la neurochirurgie, ce qui rend sa chute d'autant plus douloureuse. Alors qu'il passe du statut de jeune médecin à celui de patient impuissant, les enseignements que Tristan a appris en cours lui paraissent soudain bien lourds à porter.
Mais la série s'attarde également sur son environnement familial et sur la place des femmes qui s'y trouvent, à travers la relation conflictuelle entre ses deux parents qui luttent pour sauver leur mariage de l'ennui et la vie peu envieuse de la grande soeur de Tristan, devenue femme au foyer.
Grâce à une réalisation moderne et nerveuse, utilisant notamment le point de vue subjectif en "caméra portée" pour se glisser dans le regard de Tristan, on se laisse aisément entraîner dans cette histoire singulière et émouvante dont on ressort un peu plus grandis, à l'image de son héros.