Quatre ans après Zero Dark Thirty qui relatait la traque d’Oussama Ben Laden, Kathryn Bigelow s’attaque à une autre page de l’histoire américaine avec Detroit. En 1967, les États-Unis connaissent une vague d’émeutes sans précédent, nourries par la guerre du Vietnam et la ségrégation raciale. À Detroit, alors que le climat est insurrectionnel depuis deux jours, des coups de feu sont entendus en pleine nuit à proximité d’une base de la Garde nationale. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir les détonations. Bafouant toute procédure, les policiers soumettent une poignée de clients de l’hôtel à un interrogatoire sadique pour extorquer leurs aveux. Le bilan sera très lourd : trois hommes, non armés, seront abattus à bout portant, et plusieurs autres blessés…
L’un des personnages les plus mémorables du film est Krauss, un policier ultra-violent et raciste aux méthodes douteuses, interprété par Will Poulter. Un rôle si antipathique qu’il a été difficile à camper pour son interprète : « J’étais incapable de m’identifier à lui d’une manière ou d’une autre. Nous n’avons rien en commun. Il fallait donc comprendre la forme d’esprit négative et la désinformation qui caractérisent ce comportement raciste ».
Pourtant, Krauss n’a jamais réellement existé. Cependant, il n’est pas totalement issu de l’imagination de Kathryn Bigelow. Il est en effet inspiré de plusieurs policiers, dont l’agent de police municipale David Senak, qui a mené en 1967 l’assaut sur l’Algiers Motel. Acquitté du meurtre des trois jeunes afro-américains, il ne reprendra jamais du service et se reconvertira dans le bâtiment après avoir déménagé de Détroit.
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