Alerte chef-d'oeuvre. Aujourd'hui, Flight de Robert Zemeckis débarque sur Netflix. L'occasion de découvrir ou de revoir cet excellent drame porté par un Denzel Washington au sommet de son art, entouré de Don Cheadle, Kelly Reilly, John Goodman et Bruce Greenwood. Washington y incarne Whip Whitaker, un pilote de ligne chevronné, mais également alcoolique et cocaïnomane, qui réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après une défaillance mécanique inexpliquée et une chute libre de près de 10 000 mètres.
Si 96 passagers s'en sortent, six d'entre eux, dont deux membres d'équipage, périssent dans l'accident. L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations et met Whip à l'épreuve de ses propres addictions. Tourné en 48 jours pour un budget de seulement 30 millions de dollars, Flight est un petit exploit : la scène du crash, qui introduit le film, est absolument magistrale. De la première à la dernière minutes, Zemeckis nous entraîne aux côtés de cet antihéros tantôt flamboyant, tantôt ravagé, qui se retrouve malgré lui face à ses démons.
Denzel Washington habite ce personnage avec une totale dévotion. Pendant la préparation, il a multiplié les heures d'entraînement avec un simulateur de vol et a aussi beaucoup discuté avec des pilotes, afin de se glisser au mieux dans la peau de Whip Whitaker. Whip oscille à mesure que le film avance et que le dilemme s'impose irrémédiablement à lui : continuer à mentir sur son état au moment de l'accident pour s'éviter la prison, ou faire le choix de sortir de cet engrenage infernal qui lui a pourtant offert de grands moments de plaisir ? Et il n'est jamais plus beau que lorsqu'il s'effondre, qu'il cesse de mentir - à lui-même, aux autres.
La force des films de Robert Zemeckis, de Retour vers le futur à Bienvenue à Marwen en passant par Forrest Gump ou Seul au monde, c'est bien souvent d'oser laisser déborder l'émotion. Flight n'est ni tire-larme, ni grossier. Pour autant, pendant 2h20, on est complètement à fleur de peau, parfois même submergé. Tout simplement parce que Zemeckis a ce talent rare, que l'on retrouve également dans le cinéma de Steven Spielberg, qui consiste à nous plonger dans une empathie absolue avec des personnages profondément faillibles.
La bande-annonce de Flight, disponible dès aujourd'hui sur Netflix :