"Elle était au jeu d’actrice ce que les huiles essentielles sont aux fleurs…" C'est par ces mots que la réalisatrice Lisa Azuelos a rendu hommage à son amie Valérie Benguigui, au lendemain de son décès en septembre 2013. Populaire aurpès des spectateurs et unanimement appréciée par les gens du métier, la comédienne comptait parmi les valeurs sûres du paysage cinématographique français. Une notoriété qu'elle avait finalement acquise sur le tard puisque ce n'est quasiment qu'à partir du Prénom qu'elle a explosé aurpès du public. Passant de "visage familier" à "Valérie Benguigui".
Cantonnée aux seconds rôles depuis ses tous premiers pas au cinéma en 1986 dans On a volé Charlie Spencer !, de et avec son professeur de théâtre Francis Huster, elle a pourtant laissé une trace indélébile dans chaque oeuvre. De La Vérité si je mens à Fiston, elle a joui d'une carrière riche avec près de 50 rôles en 27 ans. "Elle avait la lumière de bonté en elle" avait déclaré Huster. Une bonté qui lui collait à la peau autant qu'à ses personnages et qui justifie sans doute l'estime que lui portaient la profession et le public.
Abonnée aux comédies, elle a su déployer une large palette de jeu qui promettait dans chaque rôle au moins un moment de bravoure. Dans Pur Week-end, elle cède à une crise de nerfs mémorable; dans Jusqu'à toi, elle incarne une voisine irrésistiblement barrée; dans Je déteste les enfants des autres, elle campe une peste qu'on adore détester. Elle s'est également distinguée dans des registres plus grave, abandonnant sa verve comique pour une corde davantage sensible de son arc. Dans La Famille Wolberg, la volontiers volubile Benguigui compose un personnage taiseux, un rôle complexe où elle laisse apparaître une intensité qu'on ne lui connaissait pas jusque-là.
Valérie Benguigui, ce sont des scènes gravées pour toujours dans la mémoire des spectateurs. Impossible d'oublier son karaoke sur Pour que tu m'aimes encore de Céline Dion dans Comme t'y es belle!. Un film de bande dans lequel elle partage l'affiche avec Michèle Laroque, Géraldine Nakache et Aure Atika. Et surtout un rôle en or pour une comédienne plus touchante que jamais, celui d'une femme épuisée par un mari peu investi dans la vie familiale, interprété avec brio par Alexandre Astier. Lequel lui offrira plus tard le rôle de Prisca la Voyante dans Kaamelott.
Et finalement un rôle qui préparera le terrain pour celui d'Elisabeth dans Le Prénom et sa scène d'anthologie dans laquelle elle délivre un monologue époustouflant (dans le film comme sur scène). Une prestation qui lui vaut le César du Meilleur Second Rôle féminin quelques mois seulement avant son décès et qui grave à jamais son nom dans la mémoire collective.
Pour revivre l'émotion de Valérie Benguigui aux César :