À quelques jours de la reprise de Demain nous appartient, qui reviendra à l'antenne de TF1 le 15 juin après près de trois mois d'absence, la RTBF, qui diffuse la série en Belgique, a décidé de donner la parole aux téléspectateurs du feuilleton quotidien à succès. La chaîne a ainsi mis en ligne vendredi six épisodes d'un nouveau podcast intitulé "Demain vous appartient, dans lequel l'animatrice radio Muriel Dujardin part à la rencontre de fans bruxellois et wallons aux parcours très différents, qui ont tous pour point commun leur passion pour les aventures sétoises des Delcourt, des Vallorta, ou encore des Moreno. L'occasion de découvrir ce qui leur plaît tant dans Demain nous appartient et quel impact la série a eu sur leurs vies depuis son lancement en juillet 2017.
Un vrai moment de détente
Maman au foyer de 45 ans, Noëlla avoue que c'est son amour pour la comédienne Ingrid Chauvin qui l'a poussée à jeter un oeil à la série lorsque celle-ci est arrivée à l'antenne il y a maintenant bientôt trois ans. Et elle s'est rapidement laissée prendre au jeu de cette fiction qui, selon elle, communique de belles valeurs et peut être regardée par toute la famille, enfants y compris. "On pleure, on rit. On adore", confie celle qui ne rate pas un seul épisode de Demain nous appartient. "C'est une série qui n'est pas vulgaire, c'est la vie de tous les jours, ce qui se passe dans les familles, et je trouve ça génial. (...) Il y a de l’amour, du suspense. Et il n'y a pas de violence, donc c’est bien pour les enfants". Regarder la série est donc devenu un vrai rituel quotidien pour Noëlla, et pas question pour elle d'être dérangée durant son feuilleton préféré : "Des gens peuvent venir, je ne réponds pas. Moi tant que c'est pas fini, je ne réponds pas. Je suis figée dedans. C'est mes 20 minutes à moi". Une addiction qu'elle partage avec le facteur du coin qui s'amuse parfois à lui spoiler les épisodes qu'il voit avec quelques heures d'avance puisqu'à la diffusion de 18h sur la RTBF Noëlla préfère la rediffusion du lendemain aux alentours de 11h25.
Et si les fans interrogés sont pour la plupart conscients que certaines intrigues sont vues comme un peu "cul-cul" par d'autres téléspectateurs, tous s'accordent à dire que Demain nous appartient est leur petit moment d'évasion. "C'est ce que j'aime justement : il n'y a pas besoin de réfléchir, on se laisse porter, c'est un moment de détente", explique Céline, 38 ans, qui s'est découvert une passion commune avec sa soeur de 25 ans, Justine, avec qui elle s'est déjà rendue à Sète pour "camper devant les studios" et rencontrer les acteurs. "Ça nous a permis de voyager ensemble. Et le soir parfois on s'envoit des messages. On passe de bons moments d'échange". Du côté de Frédéric, père divorcé de 49 ans, le son de cloche est le même : "La première chose que je fais en rentrant du boulot, je cale une demi-heure pour regarder Demain nous appartient. Ça 672 épisodes que je suis cette série. J'ai passé plus de 300 heures à regarder ça. (...) Les sujets peuvent paraître bébêtes, mais en fin de compte c'est attachant. Des hommes seuls comme moi, on regarde, et ça fait la discussion du matin au café". Et Frédéric est tellement accro aux (més)aventures de Chloé, Alex, Flore, ou encore Maxime qu'il ne résiste parfois pas à l'envie d'aller lire sur internet ce qui va se passer dans les épisodes suivants. "Je suis tombé sur un site où ils spoilent les épisodes", avoue ce papa de quatre enfants. "Ils ont 20 épisodes d'avance. Et j'avoue que parfois, quand il y a une fin d'épisode à suspense, je triche et je vais regarder".
Fabien Malot/Telsete/TF1
Des personnages identifiables et des sujets forts
À n'en pas douter, Demain nous appartient a donc un côté addictif et fédérateur qui plaît à tous ceux qui la suivent jour après jour depuis l'été 2017. Mais ce qui ressort également des témoignages rassemblés par la RTBF c'est la force d'identification des personnages, dans lesquels beaucoup de téléspectateurs semblent se reconnaître. "Je m'identifie à Christelle", explique Noëlla en référence au personnage campé par Ariane Seguillon. "Elle a un coeur en or. Elle est franche, elle est directe, et ça c'est moi". Mais pour beaucoup, c'est évidemment Chloé Delcourt, héroïne quasi parfaite de la série interprétée par Ingrid Chauvin, la star du programme, qui fait rêver et leur ressemble par certains aspects de sa personnalité ou certaines épreuves qu'elle traverse. "Chloé c'est une femme correcte, très bien, très gentille. On peut se retrouver en elle", avoue la mère d'Ena, une jeune étudiante en logopédie fan de la série. "Une famille comme la sienne c'est une famille idéale".
Mais pour Ena, justement, l'identification va plus loin que des traits de caractère. Son petit frère étant lui-même autiste, la jeune femme de 27 ans ne peut qu'être touchée par le personnage de Timothée, incarné par Grégoire Champion depuis 2018. "Comme j'ai un petit frère qui est autiste, ça me rapproche de ce personnage. Sa soeur est morte dans la série mais on voyait le lien qu'ils avaient tous les deux et je me retrouve un peu dans ce lien très puissant que j'ai avec mon petit frère. Les épisodes, la plupart du temps, quand c'est en rapport avec Timothée, je pleure. Je suis très émotive sur ce sujet-là". Et à en croire sa maman, la façon dont les scénaristes traitent de l'autisme est au plus proche de la réalité : "J'étais intéressée de voir comment ils allaient présenter les enfants autistes, et c'est très bien présenté. Ils ont une innocence en eux. Ils sont droits, ça peut parfois blesser, mais ils sont vraiment innocents et très francs. Dans la série on voit que même si c'est un garçon solitaire, qui vivait tout seul, de côté, il a pu avoir une liaison avec une fille, et il s'est investi à 200% dans cette histoire".
Des thématiques fortes et des sujets de société de plus en plus présents dans la série, du harcèlement à l'addiction, en passant par le handicap ou la question de la transidentité, qui pour Christelle, 48 ans, sont l'une des vraies forces de Demain nous appartient : "C’est une série dans laquelle on parle de beaucoup de sujets qu’on peut considérer comme tabous, car avant on n’en voyait pas autant. De mon temps, je ne parlais pas de ça avec mes parents". "D’ailleurs, j’y ai appris un nouveau mot : pansexuel !", conclut-elle en référence à une phrase récemment prononcée par Bart (Hector Langevin), qui dans la série ne s'identifie ni comme hétéro ni comme gay. Pour ces quelques fans interrogés par la RTBF, Demain nous appartient est donc devenu un rendez-vous immanquable, qui les fait rêver, leur permet d'oublier le quotidien, et les touche de différentes manières. Et pas question pour eux d'envisager la fin de la série, qui finira pourtant par arriver un jour ou l'autre. "Je serais triste, ce serait inenvisageable", admet Ena. Mais heureusement, vu le succès rencontré par le feuilleton depuis son arrivée sur TF1, et sur la RTBF en Belgique, le soap emmené par Ingrid Chauvin et Alexandre Brasseur a encore de beaux jours devant lui.
Retrouvez le podcast "Demain vous appartient" sur Auvio (accessible en Belgique uniquement) et sur les applications de podcast, dont Apple Podcasts.
