Après Case départ et Le Crocodile du Botswanga, Fabrice Éboué se lance seul dans la réalisation avec Coexister. Cette comédie sur la religion met en scène un producteur de musique à la dérive qui décide de monter un groupe constitué d'un rabbin, un curé et un imam afin de leur faire chanter le vivre-ensemble. Mais les religieux qu’il recrute sont loin d’être des saints… Le trio principal est incarné par Ramzy Bedia, Jonathan Cohen et Guillaume De Tonquédec. Le reste du casting est composé d'Audrey Lamy, Mathilde Seigner et Fabrice Éboué lui-même. Mais un acteur manque à l'appel : il a disparu du film à sa sortie.
Il s'agit de Franck de La Personne, qui avait déjà fait des apparitions dans les deux précédentes comédies de Fabrice Éboué. Le réalisateur décide de couper au montage le comédien en raison de son engagement politique. Quelques mois avant la sortie du film, de La Personne apporte publiquement son soutien à Marine Le Pen lors du lancement de sa campagne pour l'élection présidentielle. Son engagement ne s'arrête pas là : il se présente aux élections législatives sous la bannière du Front National.
C'est sur le plateau de Quotidien en décembre 2017 que Fabrice Éboué fait cette révélation : « Je vous fais une confidence, il était dans mon dernier film. Avant de se prononcer pour le Front national, il avait tourné avec nous il y a un an. […] On m'appelle trois mois avant la sortie du film... Le film s'appelle Coexister et il s'ouvrait sur une scène avec Franck de La Personne, soutien de Marine Le Pen... J'ai re-tourné toute la scène avec un autre comédien. Évidemment. Je ne lui ai rien dit, c'était trop compliqué ». Au-delà d'une divergence d'opinion que l'on devine, le réalisateur justifie son choix par le refus de donner une portée politique à son film, qu'il a fait « pour déconner ».
Cet engagement politique signe pour Franck de La Personne la fin de sa carrière artistique, au point mort depuis. Après sa défaite aux législatives, il rejoint Florian Philippot au sein des Patriotes qu'il quitte en 2019 pour fonder son propre parti, La Gauche patriote.