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    Run sur OCS : Après Fleabag et Killing Eve, que vaut la nouvelle série de Phoebe Waller-Bridge ?
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Fidèle collaboratrice de Phoebe Waller-Bridge depuis de nombreuses années, Vicky Jones présente "Run", une série à l'humour acide menée par Merritt Wever et Domhnall Gleeson. À découvrir sur OCS le 13 avril.

    HBO

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    L'histoire de deux anciens amants qui, 15 ans auparavant, ont fait un pacte. Un pacte où ils s'engageaient à disparaître ensemble si jamais l'un d'entre eux, ayant besoin de s'échapper de sa vie, avait envoyé ce simple et unique texto disant : "RUN".

    Run, créé et coécrit par Vicky Jones, avec Merritt WeverDomhnall Gleeson et Archie Panjabi.

    Disponible sur OCS en US+24 dès le 13 avril - Épisodes vus : 5

    À QUOI ÇA RESSEMBLE ?

    C'EST AVEC QUI ?

    Run repose avant tout sur son duo d'acteurs, présents dans tous les plans. Dans la peau de Ruby, une mère de famille qui s'ennuie dans son quotidien très - trop - rangé, les téléspectateurs retrouvent Merritt Wever. L'actrice, auréolée de deux Emmy Awards pour les séries Nurse Jackie et Godless, est dernièrement apparue dans Marriage Story de Noah Baumbach, aux côtés de Scarlett Johansson et Adam Driver. Elle a également donné la réplique à Toni Collette dans l'un des chocs de l'année 2019, Unbelievable, mini-série de Netflix pour laquelle elle est nommée aux Golden Globes l'année suivante. 

    Face à elle, Domhnall Gleeson incarne Billy, ancienne conquête de Ruby, devenu un célèbre coach en développement personnel. Depuis plusieurs années, le comédien irlandais enchaîne les projets prestigieux devant les caméras de Darren Aronofsky (Mother!), d'Alex Garland (Ex Machina) ou encore d'Alejandro G. Iñárritu (The Revenant). Domhnall Gleeson a aussi joué dans deux des plus grosses franchises du cinéma : Harry Potter et la nouvelle trilogie de Star Wars, sous les traits du Général Hux. Les deux stars peuvent compter sur le talent d'Archie Panjabi (The Good Wife) dans un second rôle étonnant, de Stephen McKinley Henderson (Lady Bird) qui fait une simple apparition et même de Phoebe Waller-Bridge elle-même.

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    ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?

    Rendons à César ce qui lui appartient. Présentée comme "la nouvelle série de Phoebe Waller-Bridge", Run est avant tout le fruit de l'imagination de Vicky Jones, son amie et collaboratrice de longue date, qui avait notamment mis en scène la version théâtrale de Fleabag. Grâce à sa notoriété et son succès fulgurant, Phoebe Waller-Bridge enfile sa casquette de productrice et permet au programme de voir le jour sur la chaîne américaine HBO. L'idée de départ de Run est simple. Elle repose sur une promesse : à la réception d'un simple mot clé, deux anciens amants doivent tout laisser tomber pour se retrouver, peu importe les conséquences. La vie de chacun a évolué, les personnalités aussi, et le récit ne va pas tarder à se compliquer lorsque des événements inattendus vont bousculer la fuite passionnée des deux héros.

    Comme l'indique son titre, la série est une véritable course contre la montre, qui mélange habilement les codes, ceux de la comédie romantique et du thriller. Bien que l'intrigue et les personnages ne soient pas écrits avec autant de mordant que les autres productions de Phoebe Waller-Bridge, Run réussit sans mal à embarquer les téléspectateurs dans une virée haletante. Si la magie opère, c'est surtout grâce à l'énergie et l'alchimie des deux acteurs principaux. Oubliez les histoires d'amour à la Coup de foudre à Notting Hill ou Quand Harry rencontre Sally, Merritt Wever et Domhnall Gleeson interprètent deux protagonistes imparfaits, qui ne cessent de se mentir et de se manipuler.

    L'imperfection au cœur du récit

     Cette recherche dans l'anti-perfection donne un aspect rafraîchissant à la série, qui appuie sur leurs défauts avec une bonne dose d'humour noir. Vicky Jones n'hésite pas non plus à tordre le cou aux clichés, comme avec Ruby. La scénariste envoie valser les injonctions faites aux mères en écrivant le personnage d'une femme qui laisse derrière elle ses enfants et son mari sur un simple coup de tête, malgré quelques remords. Domhnall Gleeson s'en sort très bien, mais tous les regards se posent sur Meritt Wever, toujours aussi excellente, qui multiplie les crises de nerfs pour le grand bonheur du public. L'actrice séduit grâce à un naturel déconcertant, qui rend son rôle sympathique et crédible. 

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    Dans Run, les décors jouent également un rôle important dans l'interaction et le développement des personnages, comme celui du train. Durant les premiers épisodes, une bonne partie de l'action se déroule entre les murs des wagons, où Ruby et Billy n'ont pas d'autres choix que de se faire face. Les couloirs étroits et l'inconfort d'une cabine de couchage rapprochent fortement les héros, donnant lieu à des séquences amusantes où les acteurs doivent composer avec un tout petit espace. La série laisse peu de place à l'ennuie, tout s'enchaîne très rapidement, notamment grâce à la courte durée des épisodes - entre 25 et 30 minutes chacun. Impossible de dévoiler les rebondissements qui rythment l'intrigue, néanmoins, ils donnent une toute autre dimension à la série, qui gagne en intérêt dès le quatrième épisode. Divertissante, drôle, parfois osé, Run peut compter sur ses acteurs talentueux pour séduire le public, qui devrait répondre au rendez-vous pour mieux oublier le climat anxiogène actuel. 

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