De quoi ça parle ?
A la fin du 24ème siècle, et quatorze ans après avoir quitté Starfleet, Jean-Luc Picard mène une vie paisible dans son vignoble de Château Picard. Lorsqu'il est sollicité par une mystérieuse jeune femme, Dahj, qui a besoin de son aide, il se rend rapidement compte qu'elle a peut-être un lien avec son propre passé.
Star Trek Picard créée par Alex Kurtzman. Avec Patrick Stewart, Alison Pill, Harry Treadaway...
Disponible le 24 janvier sur Amazon Prime Video.
À quoi ça ressemble ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
"Thé. Earl Grey. Déca." Rien n’a changé ou presque depuis la dernière fois que nous avons croisé la route de l’emblématique Jean-Luc Picard dans le long métrage Star Trek: Nemesis, sorti sur nos écrans de cinéma au printemps 2003. Le personnage, bien que resté extrêmement populaire, n’était depuis plus réapparu au cinéma comme à la télévision, avant que ne soit finalement annoncée en août 2018 la sortie prochaine d’une série entièrement consacrée aux nouvelles aventures du capitaine de l’Enterprise, désormais retraité après avoir abruptement démissionné de ses fonctions à Starfleet.
La première impression qui se dégage de ce pilote est celle d’une série nostalgique, alors que Jean-Luc Picard coule désormais ses vieux jours dans la vigne familiale où il partage son temps entre son chien (baptisé Number One, en référence au surnom de son ancien lieutenant à bord de l’Enterprise, William Riker) et un couple de Romuliens recueillis suite à l’explosion de leur planète. C’est donc un Picard apaisé, bien que toujours aigri par son départ fracassant de Starfleet, que nous retrouvons dans ce premier épisode, alors que se tisse en parallèle une intrigue à laquelle il ne tardera pas à être mêlé.
La série ne fait pas longtemps mystère quant à la démission de l’ancien amiral de la Fédération ; en totale contradiction avec la décision de ses supérieurs de ne pas prendre part au sauvetage des Romuliens (leurs ennemis historiques), Picard a décidé de quitter ses fonctions car ne "reconnaissant plus les valeurs de Starfleet". Une décision qu’il avait jusqu’ici gardé pour lui, avant que la journaliste à qui il accorde sa première interview en plus de vingt ans ne le fasse sorti de ses gonds. Cette annonce a pour effet d’attirer l’attention de la jeune Dahj, une jeune femme venant d’échapper de justesse à une tentative d’assassinat.
Le climat tissé par la série Star Trek Picard fait forcément écho à notre actualité, et si l’utopie de la série originale (1966) tendait autrefois vers un modèle de paix et de fraternité inter-espèces, le constant sans appel de cette nouvelle production est que notre société a échoué à se hisser vers le haut, le protectionnisme décidé par Starfleet, qui a préféré fermer ses frontières plutôt que de venir en aide à autrui, ne pouvant qu’évoquer l’actuelle politique du président Trump.
Très vite, la route des deux personnages va se croiser, alors que Dahj se rend chez Picard pour lui demander de l’aide. Bien que retraité, ce dernier n’en reste pas moins quelqu’un de prêt à tout pour apporter son soutien aux gens dans le besoin, et malgré la disparition de la jeune fille le lendemain matin, le mystère est désormais trop grand pour que l’ancien amiral n’enquête pas sur cette affaire. D’autant qu’il paraît intimement lié à Dahj, cette dernière ressemblant trait pour trait au portrait accroché dans son bureau, une toile peinte par son ancien lieutenant l’androïde Data.
Cette enquête aura pour mérite de se tourner vers le passé de la série tout en s’assurant de ne pas perdre en route les nouveaux téléspectateurs ; par le biais d’habiles dialogues, toutes les informations nécessaires à la compréhension du récit nous sont ainsi fournies, et le public aura la satisfaction de se voir fournir un certain nombre de réponses aux premiers mystères établis par la série. Par conséquent, les enjeux du show sont ici très vite fixés, bien qu’il soit également clair que toutes les pièces du puzzle n’ont pas encore été mises en place, à commencer par le futur rôle des Romuliens et de l’intrigant Narek (Harry Treadaway) qu’on découvre lors de la scène finale de l’épisode à bord d'un Cube Borg...
Parvenant à rattacher les wagons avec Star Trek la nouvelle génération et ses quatre films tout en s’assurant de proposer à la série un tout nouveau départ, Picard s’ouvre par un épisode haletant et plein de promesses, se démarquant notamment de Star Trek Discovery par ses grands paysages et ses scènes d’extérieur (aucune scène de ce pilote ne se déroule à bord d’un vaisseau spatial). Une grande réussite visuelle et narrative donc, et nul doute que les fans ne bouderont pas leur plaisir de voir Patrick Stewart retrouver avec brio l’emblématique rôle de Jean-Luc Picard qui aura fait de lui l’une des figures les plus populaires de la célèbre saga de science-fiction.
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