D'abord un rappel des faits. La veille au soir de Noël, les locaux du collectif d'humoristes brésiliens à l'origine de La Première Tentation du Christ, un christmas special de Netflix parodiant la Bible, ont été pris pour cible par un attentat au cocktail molotov. Sur Twitter, le collectif a rapporté les faits, tout en refusant de se laisser intimider par cette attaque. "Nous allons continuer en étant plus unis, forts et inspirés, et avec la certitude que notre pays survivra à cette tempête de haine. L'amour et la liberté d'expression prévaudront" écrivait-il.
Dans un pays où la religion chrétienne est prédominante, et où le président en place a publiquement déclaré être "homophobe et fier de l'être" et préférer avoir "un fils mort plutôt qu'un fils gay", un film humoristique dépeignant un Jésus gay apparaît comme une provocation.
Cette comédie de 40 minutes dans laquelle Jésus retourne sur sa terre natale pour son trentième anniversaire et présente son nouveau compagnon à ses proches a déclenché une vague de critiques dans le pays. Une pétition demandant le retrait du programme sur Netflix a été lancée sur le web et a réuni près de deux millions de signatures.
Cette fois-ci, c'est le judiciaire qui s'en mêle. Un juge brésilien a ordonné ce mercredi à la version brésilienne de Netflix de retirer le film en question, selon des informations rapportées par l'Associated Press. Le juge en question, Benedicto Abicair, estime que le retrait du programme "est bénéfique non seulement pour la communauté chrétienne, mais également à la société brésilienne dans son ensemble, qui est en large part chrétienne". Cette décision s'applique donc de facto, jusqu'à ce qu'une cour statue différemment sur le sort du programme visé. Netflix, ainsi que Porta Dos Fundos, la société de production derrière le film, ont refusé de faire tout commentaire suite à la décision prise par ce juge.
Ci-dessous, la bande-annonce de "La Première tentation du Christ" (A Primeira Tentação de Cristo), disponible depuis le 3 décembre sur Netflix :