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    Grégory sur Netflix : les Villemin choqués par les propos d'un policier dans le documentaire

    Les propos misogynes tenus par l'ancien policier Jacques Corazzi à l'encontre de Christine Villemin dans la série documentaire "Grégory" disponible sur Netflix ont choqué les spectateurs, mais aussi les époux Villemin.

    Netflix France

    La série documentaire Grégory, disponible sur Netflix, revient en cinq épisodes très documentés et enrichis de témoignages rares et inédits sur l'affaire toujours non élucidée de l'assassinat du petit Grégory Villemin, retrouvé mort noyé dans la Vologne, pieds et poings liés, le 16 octobre 1984.

    Un pan entier du documentaire s'attache à montrer le sexisme dont a été victime Christine Villemin, la mère de Grégory, un temps soupçonnée d'être l'autrice du meurtre et même inculpée par le juge Lambert sur la base de son intime conviction. Après avoir découvert la série documentaire, beaucoup de spectateurs ont été choqués par les déclarations ouvertement misogynes de l'ancien commissaire Jacques Corazzi, chef de la section criminelle du SRPJ de Nancy lors de l’enquête, à son encontre. 

    Trente-cinq ans après la mort de Grégory Villemin, il semble par ailleurs toujours penser que c'est Christine Villemin qui a tué son enfant. Dans l'épisode 3 de la série documentaire, on peut notamment l'entendre décrire les vêtements de Christine Villemin que portait Christine Villemin lorsqu'il l'a rencontrée pour la première fois : « Elle a une tenue, bon. Elle est en noir, d'accord. Mais elle a une tenue plaisante, disons. Elle a un pull extrêmement collant. Dans d'autres circonstances, on est presque là à lui faire la cour. Je me dis : 'Tiens, elle est presque agréable à regarder. Pour un homme, elle est pas mal, quoi.' »

    Pour l'ancien policier, Christine Villemin, si elle était innocente, aurait dû avoir une apparence différente : « Moi, j'aurais vu quelqu'un d'éploré, pas coiffé, habillé de manière négligée, et c'est pas le cas. » Plus tard, le flic qui a repris l'enquête en février 1985 après que la gendarmerie en a été dessaisie, qualifie même la jeune femme « d'excitante ».

    Les premiers blessés par les allégations de Jacques Corazzi ont bien sûr été Christine et Jean-Marie Villemin eux-mêmes. « Ils ont été choqués de ces propos tenus tant d'années plus tard », a confirmé l'avocate du couple Marie-Christine Chastant-Morand au Parisien. « Comme si la justice dépendait d'une façon de s'habiller… Monsieur Corazzi s'arrête à son enquête, qui a pourtant été remise en cause depuis. »

    Maître Thierry Moser, qui continue lui aussi d'assister les époux Villemin, rapporte lui aussi leur consternation face à des propos « honteux et indignes » et précise qu'ils ont également été soulagés de découvrir les réactions indignées du public : « Je leur transmets les témoignages de soutien que je reçois et ils sont satisfaits et soulagés de voir que des gens honnêtes et raisonnables ont des réactions saines. »

    A l'époque, Christine Villemin avait été malmenée par les médias, qualifiée dans les journaux de « sorcière » alors que la justice ne disposait d'aucune preuve contre elle. En 1993, elle a été totalement blanchie par la cour d'appel de Dijon qui, dans un arrêt inédit, a décrété qu'il n'y avait aucune charge contre elle, c'est-à-dire que les charges n'étaient pas abandonnées, mais tout bonnement supprimées. 

    Le couple Villemin continue d'espérer qu'un jour, la vérité finira par éclater au grand jour. Le 18 décembre prochain, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris devra par ailleurs décider si les déclarations en garde à vue de Murielle Bolle, soupçonnée d'avoir pris part à l'enlèvement de Grégory, seront maintenues au dossier, ainsi que toutes les pièces s'appuyant sur ses propos. 

    La bande-annonce de Grégory :

     

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