De quoi ça parle ?
Lancé sur les traces d’un tueur en série, Adam, flic endurci mais admiré, survit miraculeusement après avoir reçu une balle dans la tête. Seule séquelle, il souffre d’amnésie. Convalescent, il cherche à savoir qui il est et qui a essayé de le tuer. Quand il découvre une jeune femme attachée et terrorisée dans son sous-sol, Adam fait face au plus effroyable des doutes : et si le tueur qu’il traquait n’était autre que lui-même ?
Créée par Henri Debeurme & Aurélien Molas. Réalisée par Fred Grivois. Tous les lundis soirs sur 13ème Rue. 6 épisodes vus sur 6.
A quoi ça ressemble ?
ça vaut le coup d'oeil ?
Après la belle réussite horrifique Marianne sur Netflix, les producteurs français d'Empreinte Digitale sont de retour avec une nouvelle proposition qui là encore s'assume pleinement dans son genre, quitte à diviser. Voici donc Trauma, un polar résolument sombre aux accents anglo-saxons, qui bénéficie d'un point de départ original et d'une réalisation soignée. Un peu trop soignée peut-être. Il s'agit de la toute première série française originale de la chaîne 13ème Rue, spécialisée dans les fictions policières et les thrillers depuis une vingtaine d'années, et elle n'a clairement pas à rougir du résultat. Elle remplit assurément son objectif : profiter de son public d'amateurs plus restreint pour proposer quelque chose qui diffère de ce que les grandes chaînes servent à longueur d'année. Elle se noie parfois dans ses agaçants effets de mise en scène, entre sons désagréables et flashs trop envahissants, mais elle maîtrise ses enjeux.
Dans Trauma, le héros torturé, frappé d'amnésie, se demande s'il ne serait pas le tueur en série qu'il traque. Le public est tout avec lui dans cette quête de vérité, dont le dénouement a le grand mérite d'être imprévisible, en tout cas jusqu'à un certain point. Le suspense demeure tout au long des premiers épisodes et l'art du cliffhanger est efficacement entretenu, même si le rythme n'aurait pas souffert d'être un peu plus soutenu. Incarné par un Guillaume Labbé convaincant, dans un rôle très éloigné de celui qu'il a tenu dans Plan Coeur qui l'a révélé auprès du plus grand nombre, Adam n'est pas le héros typique auquel la fiction française nous a habitués et c'est tant mieux. Il lorgne plus du côté de The Fall et de Dexter, toutes proportions gardées, que de Capitaine Marleau et Balthazar. On dit de lui qu'il n'était pas quelqu'un de bien avant son accident, mais de là à être un meurtrier ?
Sa relation avec son fils est touchante et offre quelques rares moments d'émotion, tandis que les affrontements avec Lucia (Margot Bancilhon), la femme emprisonnée dans son sous-sol sans qu'il ne sache pourquoi, sont savoureux et tendus. Les autres personnages féminins sont en revanche trop en retrait -Alysson Paradis est quasi-inexistante en ex-femme- et les tentatives d'humour tombent régulièrement à plat, sauf quand elles touchent le personnage de Rosen (Sébastien Lalanne), le flic de l'Inspection Générale de la Police, qui assure le quota de cynisme avec brio. Au final, on se laisse prendre au jeu de Trauma sans difficulté, malgré ses défauts et une conclusion un peu trop facile, qui ne nécessite d'ailleurs pas de suite.
Notre interview de Guillaume Labbé :
