De quoi ça parle ?
Paris, 4 Mai 1897. Un incendie dévastateur détruit en quelques minutes le Bazar de la Charité, l’édifice abritant une manifestation caritative très courue, faisant plus de 120 morts ; essentiellement des femmes de la haute société et leur personnel. Une tragédie qui va bouleverser le destin de trois femmes : Adrienne De Lenverpre, Alice De Jeansin, et Rose Rivière, la bonne de cette dernière. Usurpation d’identité, amours interdites, changement radical de vie, émancipation... plus rien ne sera jamais pareil pour elles.
Tous les lundis à 21h05 sur TF1 à partir du 18 novembre - 8 épisodes vus sur 8
À quoi ça ressemble ?
C'est avec qui ?
Trois destins bouleversés. Trois femmes. Trois comédiennes qui crèvent l'écran. Pour porter cette ambitieuse fresque historique et romanesque, TF1 et Quad Télévision ont fait appel à un trio de choc : Julie de Bona (Le Tueur du lac, Le Secret d'Elise), Camille Lou (Les Bracelets rouges), et Audrey Fleurot (Engrenages). Dans la peau de Rose, une domestique, d'Alice, une jeune bourgeoise prête à laisser les conventions au placard, et d'Adrienne, une aristocrate malheureuse souhaitant s'émanciper d'un mariage violent et sans amour, elles sont le coeur palpitant du Bazar de la charité et font des étincelles tout du long des huit épisodes qui composent la série.
Face à elles, Antoine Duléry, Gilbert Melki, Florence Pernel, Stéphane Guillon, Aurélien Wiik (Munch), Théo Fernandez (Les Tuche, Irresponsable), Victor Meutelet (Les Innocents), François-David Cardonnel (Insoupçonnable), et Josiane Balasko, exceptionnelle dans un rôle glaçant, complètent la distribution de cette mini-série réalisée par Alexandre Laurent (La Mante) et écrite par Catherine Ramberg et Karine Spreuzkouski, qui ne manquera pas de créer l'événement en cette fin d'année.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Plus de vingt ans après le succès tonitruant du Comte de Monte-Cristo de Josée Dayan, et alors qu'elle s'est majoritairement concentrée ces dernières années sur les fictions policières et les thrillers, avec Le Bazar de la charité TF1 renoue avec la tradition des séries d'époque en costumes, en vogue outre-Manche (The Crown, Downton Abbey), et nous en met plein les yeux. Moderne dans ses dialogues et dans sa mise en scène, balayée par un souffle épique, et visuellement époustouflante, cette mini-série, qui débute par l'incendie bien réel qui a fait 120 victimes en 1897 lors d'une vente pour les déshérités et en romance les conséquences, est indéniablement ce que TF1 a proposé de plus ambitieux en terme de fiction jusqu'à présent. Et le budget conséquent de 2 millions d'euros par épisode se voit à l'écran.
Le premier épisode, qui se concentre majoritairement sur l'incendie et relate le drame minute par minute, est une vraie réussite qui alterne entre séquences des plus impressionnantes qui prouvent tout le talent du réalisateur Alexandre Laurent et ambiance anxiogène qui nous prend aux tripes et nous donne l'impression d'être, nous aussi, coincés au beau milieu des flammes qui ravagent petit à petit le Bazar de la charité. Il y a un petit quelque chose de Titanic dans cet épisode introductif, des scènes de panique parfois assez dures à supporter (on pense notamment à cette femme qui se fait piétiner par tous ceux qui s'affolent autour d'elle) à l'opposition sociale constante qui sépare les aristocrates des autres et semble être au coeur du récit imaginé par Catherine Ramberg et Karine Spreuzkouski. Et si les épisodes suivants perdent évidemment un peu du côté dramatique et catastrophe qui fait le sel du premier, la série trouve ensuite un souffle plus romanesque et plus soap (dans le sens le plus noble du terme), en s'intéressant au destin des trois héroïnes une fois la tragédie passée. Et devient vite addictive jusqu'à un final en apothéose, qui nous pousserait presque à dire que huit épisodes c'est trop peu.
Riche en rebondissements et en twists savoureux (notamment concernant les personnages de Rose et d'Adrienne), Le Bazar de la charité fait un bien fou dans le paysage audiovisuel français, peu habitué aux séries d'une telle envergure. Audrey Fleurot, Julie de Bona, et Camille Lou sont fabuleuses dans la peau de ces trois femmes prêtes à tout pour survivre et se réinventer, dont les trajectoires et le besoin d'indépendance dégagent une modernité folle. Le reste du casting, au diapason, n'est pas en reste. À commencer par Josiane Balasko, géniale dans un rôle assez jouissif, Gilbert Melki, parfait en monstre sans coeur et avide de pouvoir, et Victor Meutelet, vraie révélation de la série, qui forme avec Camille Lou un couple de fiction qui ne devrait laisser personne de marbre. Bref, Le Bazar de la charité semble avoir toutes les cartes en main pour devenir un énorme succès sur TF1. Et au-delà de nos frontières aussi puisqu'un partenariat a été passé entre la première chaîne et Netflix, qui a cofinancé la série et la proposera en exclusivité dans le monde entier durant quatre ans (ainsi qu'en France une fois la diffusion et le replay terminés sur la première chaîne).