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    Mortel sur Netflix : pourquoi faut-il regarder cette série ado ?
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    -Journaliste streaming
    Experte en binge-watching et plateformes de streaming, Chaïma Tounsi s’amuse tous les soirs à zapper sa télécommande sur Netflix, Disney+, Canal+...

    "Mortel", nouvelle production française de Netflix, débarque ce jeudi sur la plateforme de streaming. Une série qui ne vous laissera pas indifférent… on vous explique pourquoi.

    "Mortel". C’est le nom de la nouvelle série française de Netflix. Un titre qui fait à la fois référence au langage parlé des jeunes mais aussi au genre dans lequel Mortel se range. L’histoire ? C’est celle de trois ados (Victor, Sofiane, Manon) que tout oppose qui se retrouvent liés par une force surnaturelle incontrôlable. Unissant leurs nouveaux pouvoirs vaudou pour retrouver le frère de Sofiane, le trio découvre que l’amitié au lycée est surtout un moyen de survie… Si sur le papier, Mortel apparaît comme une simple série ado, elle est pourtant plus profonde que cela.

    Un mélange audacieux des genres

    Après la politique (Marseille), la science-fiction (Osmosis), la comédie romantique (Plan Cœur) ou encore l’horreur (Marianne), Netflix s’aventure en France sur un nouveau terrain avec Mortel. Cela fait une dizaine d’années que son showrunner Frédéric Garcia développe l’idée d’une série ado fantastique mais réaliste, autour de lycéens de banlieue. Un peu à la manière des shows américains des années 90-2000 avec lesquels il a grandi, comme Buffy. Si Mortel peut faire penser à Misfits, c’est pourtant le film Chronicles (sorti en 2012, avec Michael B. Jordan) qui est venu nourrir son travail de réécriture.

    Mortel dénote dans le paysage audiovisuel car elle possède une véritable identité visuelle. Au revoir Paris et ses bâtiments haussmanniens, l’action prend place au Havre, avec ses blocs industriels et son aspect un peu froid. La série prend le parti de filmer ses acteurs de près, parfois en contre plongée, surtout lorsque les héros utilisent leurs pouvoirs – comme pour nous faire vivre l’action plus intensément. Un parti pris qui frise parfois le ridicule mais la série ne dépasse jamais cette ligne (même dans cette scène de vaudou à l’épisode 3 qui pourrait vous arracher un sourire). En effet, si le fantastique et l’aspect "super-héros" (même si le mot est beaucoup trop fort ici), sont abordés de plein front, ils ne sont que prétexte pour aborder des sujets plus profonds et dramatiques, comme le harcèlement, les abus sexuels, les relations toxiques ou encore les conflits familiaux. Mortel se veut avant tout comme une série moderne et proche de nous, dans laquelle le public peut se reconnaître.

    Netflix

    Une bande-son intergénérationnelle

    C’est clairement ce qui vous marquera lors du visionnage de la série : la bande-son, hétéroclite et jouissive, qui passe avec une aisance déconcertante d’Aya Nakamura à Slaï (comment oublier « Flammes » ?!) en passant par Kekra. Le showrunner a une ambition affichée : celui de réunir les jeunes et moins jeunes autour de la série, avec des titres anciens et récents qui plairont à tout le monde. Dans la playlist Mortel il y a donc du Disiz La Peste, du Shurik’n, du Booba et même du Koba LaD, qui signe par ailleurs un titre exclusif pour la série. "Je voulais faire de Mortel la première série Shazamable » nous a glissé Frédéric Garcia. La musique est utilisée habilement, et les titres bien intégrés à l’histoire et à l’action. « Par exemple, à chaque fois que Obé passe à l’écran, c’est une déformation du titre « Samouraï » de Shurik’n qu’on a distordu au violon".

    Et c’est pari réussi. Mortel a trouvé son "son", et il est représentatif de notre époque.

    Les acteurs : les stars de demain ?

    Carl MalapaNemo Schiffman et Manon Bresch forment un trio attachant à la ville comme à l’écran. Ce groupe d’amis s’est rencontré sur le tournage de la série, qui pourrait marquer un tournant dans leur jeune carrière si Mortel rencontre le succès. "La plus grande réussite de la série, c’est eux. On a trouvé des perles rares" nous a révélé Frédéric Garcia. "Il fallait trouver des acteurs qui font l’âge des personnages […] et qui ont les épaules pour jouer à la fois du film d’auteur et du blockbuster". C’est là aussi pari réussi pour Netflix. Carl Malapa, probablement le moins "connu" de la distribution, étonne et détonne dans le rôle de Sofiane, un lycéen en difficulté et emprunt à la violence. Une véritable révélation. Tout comme Nemo Schiffman, que les amateurs de cinéma français connaissent déjà bien. En 2014, il tourne pour sa mère Emmanuelle Bercot dans Elle s’en va et gagne au passage une nomination au César du Meilleur jeune espoir masculin. Sans compter sa participation au télé-crochet musical The Voice Kids où il atteint la finale. Il interprète cette fois un adolescent mal dans sa peau et psychologiquement instable qui va se redécouvrir à travers son amitié étonnante avec Sofiane et Louisa.

    Lou Faulon/Netflix

    Manon Bresch prend elle aussi du galon avec Mortel, où elle retrouve son ancien partenaire de jeu Carl Malapa après Des jours meilleurs. La jeune femme a même fait le choix de quitter Plus belle la vie après 4 ans de bons et loyaux services pour jouer dans la série Netflix. Un pari risqué mais qui pourrait porter ses fruits.

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