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    Mort de Jean-Luc Godard, réalisateur d'A bout de souffle et cofondateur de la Nouvelle-Vague
    Loriane Cladec
    Loriane Cladec
    -Rédactrice
    Brèves et dépêches, relais de festivals et d’événements, contenus partenaires : Loriane Cladec accompagne la Rédaction depuis la création d’AlloCiné.

    Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard est mort ce 13 septembre à 91 ans a annoncé Libération. Cofondateur du mouvement cinématographique de la Nouvelle Vague, il était l'auteur d'"A bout de souffle", "Pierrot le fou", "Alphaville" ou "Le Mépris".

    MAJ : Selon Libération, Jean-Luc Godard à eu recours au suicide assisté, une pratique autorisée et encadrée en Suisse, où le cinéaste était installé. "Il n’était pas malade, il était simplement épuisé", précise un proche de la famille à nos confrères. "Il avait donc pris la décision d’en finir. C’était sa décision et c’était important pour lui que ça se sache."

    Réalisateur d'A bout de souffle et de Pierrot le Fou, Jean-Luc Godard avait remporté un Oscar d'honneur, deux César d'honneur, un Ours d'or et un Ours d'argent à Berlin, un Lion d'or à Venise et en 2018 une Palme d'or spéciale. Son décès à l'âge de 91 ans a été annoncé par Libération ce mardi 13 septembre.

    Les Cahiers du cinéma

    Jean-Luc Godard est né dans une famille de la bourgeoisie franco-suisse. Durant la seconde guerre mondiale, il est naturalisé suisse. Il commence ses études à Lyon avant de retourner à Paris en 1949 où il obtient une maîtrise en Ethnologie à la Sorbonne. C'est à cette époque qu'il rencontre François Truffaut, Jacques Rivette et Eric Rohmer. Avec les deux derniers, il fonde La gazette du cinéma, puis devient critique à Arts et aux Cahiers du cinéma.

    La Nouvelle Vague

    En 1954, il fait ses premiers pas derrière la caméra avec son court métrage Operation beton. Il faut attendre 1959 pour qu'il réalise son premier long métrage, A bout de souffle, un gros succès critique et public, qui sera le film phare de la Nouvelle Vague.

    C'est le début d'une série de films où Godard pense le cinéma en réinventant la forme narrative : Une femme est une femme, Le Petit Soldat (censuré car il abordait ouvertement la Guerre d'Algérie, sujet tabou de l'époque), Les Carabiniers, Le Mépris, Pierrot le Fou, Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution et Masculin-Feminin. Il participe également à des films collectifs : Les Plus belles escroqueries du monde et Paris vu par....

    Militantisme

    Mai 68 : Godard est un militant actif et son cinéma devient un moyen de lutter contre le système (La Chinoise, Week-End). Il prône un cinéma idéaliste qui permettrait au prolétariat d'obtenir les moyens de production et de diffusion.

    Il part alors à l'étranger (New York, Canada, Cuba, Italie, Prague) où il commence des films qu'il ne terminera pas ou qu'il refusera de voir diffuser (One American Movie, Communication(s), British Sounds, Lotte in Italia). Les années 70 sont celles de l'expérimentation vidéo : Numero deux, Ici et ailleurs, Jean-Luc six fois deux -sur et sous la communication.

    Scandale et stars

    En 1980, il revient à un cinéma plus grand public qui attire des acteurs de renom. Il se retrouve sélectionné au festival de Cannes trois fois, pour Sauve qui peut la vie (1980, avec Isabelle Huppert et Jacques Dutronc), Passion (1982) et Detective (1985 avec Johnny Hallyday), et obtient le Lion d'or au Festival de Venise pour Prénom Carmen (qui révèle Maruschka Detmers). Mais ses films continuent à faire scandale : Je vous salue Marie est censuré en France et dans le monde.

    Expérimentations

    Godard fait un retour à l'expérimentation dans les années 90 : JLG/JLG, For Ever Mozart, Histoire(s) du cinéma (une vision filmée et personnelle de l'Histoire du cinéma) et Eloge de l'amour, présenté en compétition sur la Croisette en 2001.

    Le cinéaste y fait son retour trois ans plus tard avec Notre musique, triptyque sur l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis présenté en sélection officielle Hors-compétition. C'est la huitième venue de Godard à Cannes.

    Au début du XXIème siècle, il apparaît dans deux films dans lesquels il joue son propre rôle (Le Fantôme d'Henri Langlois de Jacques Richard (II) et Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard de Alain Fleischer), avant de refaire parler de lui sur la Croisette avec son Film Socialisme, sélectionné dans la section Un certain regard 2010.

    Test de la 3D et consécration cannoise tardive

    Âgé de plus de quatre-vingts ans, le cinéaste se fait rare dans le paysage cinématographique, mais beaucoup moins dans les allées du Festival de Cannes. Il réalise "3-Désastres", un des trois segments de l'énigmatique 3x3D (2012), qui passe à la loupe la perception de la 3D, présenté en clôture de la 52ème Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2013.

    Treize ans après Eloge de l'amour, Jean-Luc Godard fait son grand retour en compétition cannoise en 2014 avec Adieu au Langage, son sixième film à concourir pour la Palme d'or. Il y remporte le Prix du jury ex-aequo avec Mommy de Xavier Dolan.

    En 2018, il présente à Cannes Le livre d'image et donne une conférence de presse sans quitter sa Suisse natale, en utilisant la technologie Facetime. Son film obtient une Palme d'or Spéciale, une première dans l'Histoire du festival.

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