DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans une France au bord de l'explosion, menacée par les pénuries énergétiques et alimentaires, des citoyens cherchent à fuir le pays, tandis que d'autres tentent de survivre. Face à l'urgence de la situation, chaque individu dévoile sa vraie nature et les disparités ressurgissent. Une course contre la montre s'engage pour tenter de sauver les siens et d'éviter une catastrophe pourtant inévitable.
L'Éffondrement, écrit et réalisé par Jérémy Bernard, Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto (Les Parasites).
Diffusé sur Canal+ dès le 11 novembre. Épisodes vus : 6
À QUOI ÇA RESSEMBLE ?
C'EST AVEC QUI ?
La série, qui suit l'histoire d'un personnage à chaque épisode, offre une distribution talentueuse et variée. On retrouve notamment Audrey Fleurot (Engrenages), Thibault de Montalembert (Dix Pour Cent), Bellamine Abdelmalek (Marianne), Yannick Choirat (De rouille et d'os) ou encore Alicia Hava, qui apparaît dans la nouvelle série de FranceTV Slash, Mental. Certains acteurs jouent également dans plusieurs épisodes, c'est le cas de Philippe Rebbot (L'amour flou), Christelle Cornil (Deux jours, une nuit), Stéphane Malassagne et Lubna Azabal, héroïne de Incendies, film de Denis Villeneuve en 2010. Bastien Ughetto, qui tenait l'un des rôles secondaires du film Dans la maison de François Ozon en 2012, est l'un des trois réalisateurs du programme et interprète le héros du sixième épisode, intitulé "La maison de retraite".
ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?
Dans ses premières secondes, L'Éffondrement s'ouvre sur une coupure de courant, plongeant un supermarché dans l'obscurité la plus totale. Un dysfonctionnement électrique à l'image d'une société sans repère, asphyxiée par les catastrophes écologiques et les nombreuses pénuries qui menacent le monde. Dès cet instant, la série parvient à capter l'attention du téléspectateur. Écrit et réalisé par Jérémy Bernard, Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto, trois jeunes cinéastes qui ont créé le collectif Les Parasites en 2013, L'Éffondrement étonne par son concept ingénieux. Chaque épisode nous dévoile un point de vue dans un décor différent (une station-service, un plateau de télévision, un aérodrome, une île...), le tout pour mieux illustrer la nature humaine, capable du meilleur comme du pire. Les minutes passent et les intrigues se déssinent, prennent forme, dans un rythme crescendo où la tension et le sentiment d'urgence se font ressentir.
Entièrement filmée en plan-séquence, la série brille par sa technique. Cette dernière permet au téléspectateur d'être au plus près des protagonistes pour suivre en temps réel leurs péripéties. Quelques notes de musique se font entendre mais le format reste brut et abandonne tous les éléments qui agrémentent habituellement un film ou une série traditionnelle. La méthode est d'autant plus intéressante car elle permet d'observer le jeu ininterrompu des comédiens, tenus à rester dans leurs personnages jusqu'au dernier moment.
Ne vous méprenez pas, L'Éffondrement ne repose pas seulement sur son concept. Bien qu'elle illustre un monde en décomposition, où tout espoir semble anéanti, la série ne s'inscrit pas totalement dans le registre de la science-fiction. De nombreux parallèles avec notre actualité, notamment les récents évènements survenus en France, sont transposés à l'écran. La série transmet un message engagé sur des sujets forts, comme l'inégalité des classes sociales ou l'engagement contre le réchauffement climatique. Elle se permet même de caricaturer certaines personnalités du monde politique et du divertissement dans son huitième et dernier épisode.
L'Éffondrement est une excellente proposition télévisuelle, portée par une mise en scène maîtrisée et une conscience politique. Dès lors, on pourrait imaginer que le format puisse se décliner sur plusieurs saisons et sur des thèmes différents. On a déjà hâte de retrouver le collectif Les Parasites derrière la caméra dans ce genre d'exercice.