Flash est de retour, et il a plusieurs choses à se faire pardonner. Pour faire simple : des saisons 4 et 5 bancales et trop longues malgré quelques bonnes idées, et le sentiment que la série tournait en rond depuis son adaptation ratée de l'arc "Flashpoint" en 2017/2018. Mais la voici prête à repartir de l'avant avec un nouveau showrunner aux commandes (Eric Wallace a remplacé Todd Helbing) et un tour de piste scindé en deux parties distinctes, que Grant Gustin, interprète de Barry Allen, annonçait "plus adulte" et "plus sombre" au dernier Comic-Con de San Diego. Ce qui, à l'issue du premier épisode, n'est pas totalement flagrant, alors que le manque de nouveauté se fait sentir.
Mais tout porte à croire que, si changement il y a, celui-ci se fera par étapes. Et c'est peut-être pour cette raison que le season premiere s'amuse à détourner certains des codes habituels, à commencer par celui du méchant de la semaine : après un bond dans le temps de quatre mois, l'épisode s'ouvre avec une chasse au bolide et le retour de Godspeed (Ryan Handley), aperçu l'an dernier et venu du futur. Sauf qu'il ne s'agit que d'un leurre, d'une machine incapable d'articuler le moindre mot, et il y a fort à parier que le personnage refera des siennes par la suite. En attendant, les héros sont davantage préoccupés par... un trou noir, qui manque d'aspirer Iris (Candice Patton) puis Caitlin (Danielle Panabaker).
Il s'agit en réalité d'un scientifique amateur qui a perdu le contrôle d'une expérience et créé ledit trou noir qu'il contrôle, sans le savoir, avec sa conscience. Un personnage (pour l'instant ?) anecdotique, mais dans lequel on peut voir un parallèle entre Barry et Cisco (Carlos Valdes) d'un côté, et Ramsey Rosso de l'autre. Incarné par Sendhil Ramamurthy d'Heroes, ce dernier sera le grand méchant de la première moitié de saison et force est de constater que les scénaristes ne perdent pas de temps avec lui puisqu'il nous est rapidement présenté et dévoile vite son côté sombre : peu de temps après les funérailles de sa mère, auxquelles Caitlin a assisté, ce scientifique annonce à l'alter ego de Killer Frost avoir trouvé un moyen de vaincre la maladie en utilisant de la matière noire et transformant les patients en méta-humains à leur insu.
Une expérience sur lui-même qui tourne mal plus tard, l'épisode achève de faire de celui qui se fera appeler Bloodwork le négatif de Flash. Et c'est sans doute avec lui que la noirceur promise arrivera. Pour le moment, les deux futurs adversaires ont en commun le thème du deuil, puisque Barry et Iris pleurent encore la disparition de leur fille Nora (Jessica Parker Kennedy), qui s'est sacrifiée pour sauver leur monde en fin de saison 5. "Je ne m'en remettrai jamais", affirme le héros dans l'une des dernières scènes, alors que Caitlin doit elle aussi apprendre à surmonter les morts auxquelles elle a été confrontée pour reprendre le contôle de Killer Frost. Sur ce plan, et en explorant cette notion, la série se fait un peu plus adulte même s'il faudra repasser pour le changement radical de ton.
Surtout que la séquence la plus mémorable est également la plus légère, lorsque Cisco lance la chanson de Flash Gordon signée Queen tandis que le héros traverse le trou noir pour retrouver la conscience de son créateur : "Je me le gardais depuis le premier jour", explique le jeune scientifique geek alors que la série renoue justement avec le côté pop de ses débuts. Mais ça n'est peut-être qu'un trompe-l'oeil, une récréation alors que la question de vaincre la mort revient régulièrement, et que les dernières minutes teasent un avenir funeste. Déjà vu dans le cross-over de 2018, Monitor (LaMonica Garrett) revient pour annoncer à Barry que ses jours sont comptés et qu'il n'a aucune possibilité d'échapper au "sacrifice ultime" qui entraînera son décès, prévu le 10 décembre 2019.
Une date qui correspond à celle de la diffusion, sur la CW, de la partie Flash du prochain cross-over, adapté de "Crisis on Infinite Earths", après un double-épisode aux accents christiques : "La Dernière tentation de Barry Allen". Comme Oliver Queen, à qui le même destin a été annoncé, Barry va-t-il mourir et passer la main ? Si la fin d'Arrow est prévue dans les mois à venir, il n'est pas (encore ?) question que l'homme le plus rapide du monde le suive aussi rapidement, à moins d'une surprise, et il serait étonnant que l'Arrowverse se sépare de deux de ses fers de lance d'un seul coup. Mais cette annonce a le mérite d'intriguer et, comme trop souvent depuis quelques années, le plus intéressant dans le season premiere concerne moins ce qu'il met en scène que ce qu'il laisse entrevoir. Si le reste est trop attendu, cette disparition qui approche a grands pas a le mérite d'intriguer. Et si cette saison était vraiment celle du renouveau ?
La semaine prochaine, Flash va prendre les devants et tenter de découvrir son futur :