Ce mercredi 31 juillet est sorti dans nos salles le discret Les Faussaires de Manhattan, un biopic auréolé de succès lors de sa sortie américaine fin 2018, acclamé par la critique et couvert de récompenses. Réalisé par Marielle Heller, le film retrace le destin de Lee Israel, romancière américaine qui doit sa notoriété à ses nombreuses falsifications d'écrits littéraires. Il s'agit d'une adaptation de son dernier livre en date, Can you ever forgive me ?, autobiographie dans lequel elle revient en détails sur cette période de sa vie.
C'est en 1992, alors que sa carrière est au point mort après 20 ans d'un succès considérable, que l'auteur décide de passer à l'acte. Alors qu'elle croule sous les factures impayées et qu'elle doit subvenir aux soins médicaux de son chat malade, elle commence à contrefaire des lettres de la star des années 30 Fanny Brice conservées dans une bibliothèque. En adoptant le style de la personne, elle y ajoute des phrases accrocheuses qui augmentent la valeur de l'objet, lui permettant de les revendre à un bon prix à des collectionneurs.
Voyant l'arnaque prendre, elle en fait son business au quotidien, allant jusqu'à acquérir le matériel adéquat (des machines à écrire ou du papier de l'époque de la personne dont elle falsifie les écrits) pour assurer un maximum d'authenticité. Par la suite, elle remplace également dans les rayons des bibliothèques des lettres et autres écrits par des faux façonnés par elle-même de façon à revendre les originaux. Dans son autobiographie, Israel estime à 400 le nombre de documents falsifiés appartenant à d'illustres acteurs ou auteurs tels que Dorothy Parker, Noël Coward ou encore Ernest Hemingway.
Sa petite entreprise est toutefois de courte durée puisque moins de 3 ans plus tard, des agents du FBI remontent jusqu'à elle en enquêtant sur la contrefaçon d'un écrit d'Hemingway retrouvée à l'université de Columbia. Elle plaide coupable à son procès et écope de 6 mois d'assignation à résidence et de 5 ans de liberté surveillée. Elle est également bannie de quasiment toutes les bibliothèques et archives du pays.
Si son arnaque ne lui rapporta in fine qu'approximativement 40 000 dollars (d'après ses dires), Can You Ever Forgive Me? fut un véritable bestseller, rendant ses crimes bien plus lucratifs que prévu. Son histoire est à découvrir dans Les Faussaires de Manhattan, actuellement dans les salles.