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    Chambers sur Netflix : que vaut la nouvelle série horrifique avec Uma Thurman ?

    C'est aujourd'hui que Netflix met à disposition la première saison de Chambers, sa nouvelle série horrifique où il est question de transplantation cardiaque, de trouble identitaire et de mystérieux rituels.

    Netflix

    De quoi ça parle ?

    Après avoir survécu à une crise cardiaque, Sasha Yazzie une adolescente, élevée par son oncle, devient obsédée par le mystère entourant la greffe de cœur qui lui a sauvé la vie. Plus elle se rapproche de la vérité sur la mort soudaine de son donneur, plus elle développe les traits de caractère de la défunte dont certains se révèlent terriblement sinistres.

    Ça ressemble à quoi ?

    C’est avec qui ?

    Dans le rôle de l’adolescente greffée, on découvre Sivan Alyra Rose dont c’est le premier rôle. Elle est accompagnée de l’expérimentée Uma Thurman, sa carrière à la télévision commence à se développer après avoir tenu l’un des rôle principaux de The Slap (remake d’une série australienne) puis jouée une tueuse dans Imposters. Son mari à l’écran est tenu par Tony Goldwyn (Scandal, Dexter). Le reste de la distribution est occupé par Nicholas Galitzine (The Watcher in the Woods), Kyanna Simone Simpson (Black Lightning) et une autre débutante Liliya Scarlett Reid.

    Ça vaut le coup d’oeil ?

    Sur Wikipedia, à greffe on peut lire : « opération chirurgicale consistant à remplacer un organe malade par un organe sain ». C’est ce modèle des corps changeant que la série adopte, soit la figuration d’un élément étranger dans un nouvel environnement. Mais le risque principal avec une greffe, c’est de voir le corps rejeter le greffon. Et par moments, Chambers donne la sensation que plusieurs organismes ne s’assimilent pas tout à fait.

    Il y a dans la série, le personnage formidable d’une adolescente (magnifique et incandescente Sivan Alyra Rose) et les questions qu’elle soulève notamment les origines socio-culturelles dans une Amérique cosmopolite mais refermée sur elle-même. Sasha est une jeune femme un peu paumée entre deux mondes : son milieu modeste et le luxe dans lequel elle est propulsée ; ses origines, pas tout à fait amérindiennes ni complètement américaines. Un tiraillement qu’elle porte jusqu’en elle, puisque dans sa poitrine bat un autre coeur que le sien.

    Netflix

    Rares sont les séries US à traiter de la culture native américaine. Dernièrement, Longmire (série injustement méconnue) a osé planter son histoire dans un Wyoming où le choc des traditions pouvait prendre ces allures mystiques sans rogner sur l’aspect politique qu’impose le régime des réserves amérindiennes (il y a eu The Red Road avec Jason « Aquaman » Momoa également). La dissolution des repères de l’héroïne dans un environnement dont elle ne maîtrise pas les codes et coutumes nourrit la série de plusieurs niveaux de lecture. La nature atypique de Sasha, adolescente d’un peu partout et donc de nulle part ; la relation singulière qui l’unit aux parents de celle dont elle a récupéré le coeur, tout Chambers est traversée par cette idée de dualité pugnace et offensive. Ces synonymes du rejet se jouent jusque dans l’ajout du fantastique à tendance mystico-ritualiste qui vient casser la rigueur dramatique et émotionnel de la narration. L’étrange est alors vécu comme une irruption. Mais là où il devrait inviter le spectateur à plonger avec lui, il finit par le faire sortir du récit.

    Le schéma devient limpide et binaire entre ce qui fonctionne et ce qui semble non maîtrisé. On se demande alors si Leah Rachel ne s’est pas un peu trompée de sujet. Si la contamination progressive du fantastique n’est pas finalement un frein au développement plus dramatique (et politique) d’un portrait si bien esquissé. Les effets un peu grossiers alourdissent une narration branchée sur courant alternatif. Chambers a des choses très intéressantes à raconter mais elle ne le fait pas toujours de la meilleure des façons. Malgré des apparats où l’on hésite entre l’extrême familiarité des effets et la singularité du contexte, se dresse l’image de Sasha, une adolescente rare dans le paysage sériel. Et ça, c’est unique.

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