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    Love, Simon : "C'est le premier film de studio qui raconte la découverte de l'amour par un ado gay" [INTERVIEW]
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    En salles aujourd'hui, "Love, Simon" est la première comédie romantique pour ado portée par un personnage gay. Un film important dont le réalisateur Greg Berlanti et les comédiens Nick Robinson et Katherine Langford nous ont parlé.

    AlloCiné : Nick, Katherine, qu'est-ce qui vous a attiré dans Love, Simon et dans vos personnages respectifs de Simon et de Leah lorsque vous avez lu le scénario ?

    Nick Robinson : C'est une vaste question, mais dès le départ je me suis que c'était un projet très excitant car c'est une histoire qui d'une certaine manière n'a jamais été vue jusque-là. Il y a eu beaucoup de films sur la communauté LGBTQ, mais jamais sous la forme d'une production aussi grand public. Love, Simon est porté par un grand studio. Cela représente vraiment quelque chose. Quant au personnage de Simon, il est très intéressant à plusieurs niveaux. Mais je dois dire que la manière dont il a construit sa vie pour garder son secret apporte une dynamique très intéressante.

    Katherine Langford : J'ai lu le script pour la première fois à une période étrange de ma vie car c'était quelques semaines seulement avant que je ne termine mon premier travail en tant qu'actrice, sur la première saison de 13 Reasons Why. Et le scénario m'a tout de suite touché. Il a fait ressortir tout un tas de choses que je ne suspectais même pas chez moi. J'avais envie de faire partie de ce projet, de pouvoir raconter une telle histoire à travers un prisme inédit, à destination du grand public. Et évidemment la trajectoire de Leah, mon personnage, et ce qu'elle traverse au cours du film m'intéressait aussi beaucoup.

    Le roman dont est adapté Love, Simon a été un énorme succès aux États-Unis. Est-ce qu'on ressent une certaine forme de pression lorsqu'on donne vie à des personnages qui ont tant été appréciés par les fans de l'oeuvre originale ?

    Katherine Langford : C'est une bonne question. Vous savez, c'est ma troisième adaptation de roman, après 13 Reasons Why et un film que je viens de terminer. Et c'est forcément un peu stressant, oui, car le matériau de base est adoré par des millions de gens à travers la planète, on ne veut pas les décevoir. Mais ce qui a vraiment fait la différence sur Love, Simon c'est que Becky Albertalli, l'auteure du roman, adore le film et a été impliquée dès les premiers stades du processus d'adaptation. Savoir que l'on avait son aval et qu'elle avait hâte que le film sorte, c'était génial et un grand soulagement pour nous.

    Greg, vous réalisez le film mais vous n'avez pas signé le scénario. Qu'est-ce qui vous a tout de suite donné envie de réaliser une adaptation du roman de Becky Albertalli ? Vous aviez la sensation que cette histoire faisait écho à vos propres années de lycée ?

    Greg Berlanti (réalisateur) : Oui, vraiment. J'ai eu une réaction très forte lorsque j'ai lu le roman pour la première fois. Je n'arrêtais pas de rire, et en même temps, à la fin, j'ai beaucoupé pleuré. Bien plus que je ne pensais que cela allait être le cas. Je me rappelle m'être dit "C'est un comédie pour ados, pourquoi est-ce que cela me touche si profondément ?". Et c'est finalement au fil du tournage que j'ai compris pourquoi. C'était bien plus qu'un simple acte de représentation. Cette histoire, l'histoire de Simon, me touchait de manière très personnelle. Et c'est pour ça que je me suis donné pour mission d'essayer de faire le meilleur film possible avec le matériau de base que j'avais à disposition. C'est une histoire tellement importante, je ne voulais pas décevoir les spectateurs.

    Vingt ans après avoir écrit les deux épisodes de Dawson centrés sur le coming-out de Jack et avoir ainsi amené un peu plus tard la série à mettre en scène le premier baiser gay montré en prime-time à la télévision, est-ce que vous ressentez une certaine fierté à faire à nouveau partie du changement grâce à Love, Simon, qui est la première comédie romantique ado produite par un grand studio avec un personnage principal gay ?

    Greg Berlanti : Oui, bien sûr, mais en tant que spectateur j'aurais aimé que cela arrive plus vite, que l'on n'ait pas à attendre autant de temps. J'aime être associé à ce genre de projets, qui parviennent à la fois à divertir et à montrer à quel point nous sommes finalement tous semblables.

    Twentieth Century Fox France

    J'ai lu que Nick Robinson était votre unique choix pour incarner Simon. Qu'est-ce qui faisait qu'il était l'acteur parfait à vos yeux pour jouer ce personnage ?

    Greg Berlanti : Un film comme Love, Simon ne peut être heureux et drôle, et triste et attendrissant que parce que l'acteur principal l'est aussi. J'avais vu Nick dans le film Kings of Summer il y a quelques années et sa prestation était tout simplement fantastique, touchante, et empathique. Et puis il fallait que le personnage vive plein de choses intérieurement tout en cachant l'essentiel. Et il devait porter le film avec toutes ces émotions. Et je trouve que Nick a toutes les qualités pour ça.

    Vous êtes le producteur des séries super-héroïques de la CW Arrow, Flash, Legends of TomorrowSupergirl et Black Lightning. Pensez-vous que le public est prêt aujourd'hui pour une série portée par un super-héros gay et avez-vous envie de créer prochainement une telle série ?

    Greg Berlanti : Oui, je suis persuadé que les gens sont prêts pour un super-héros gay. Vous savez, nous avons déjà des personnages gays, lesbiens ou bis dans certaines de nos séries et nous cherchons constamment à aller vers davantage de diversité. Donc oui, nous adorerions avoir une série avec un super-héros gay au centre.

    D'après vous, à quel point Love, Simon est-il important, et d'actualité, pour les jeunes d'aujourd'hui ?

    Greg Berlanti : J'espère que les spectateurs se retrouveront dans cette histoire comme je me suis retrouvé dans les films que je regardais quand j'étais moi-même ado. Nous nous sommes beaucoup intéressés au film des années 1980 avec lesquels j'ai grandi. J'adorais ces films pour ados car ils étaient épiques dans un sens, dans la façon dont ils étaient faits. Et puisque nous avons essayé de raconter cette histoire avec la même tendresse et le même prisme, j'espère que le film touchera les jeunes comme j'ai été touché dans ma jeunesse.

    Pour vous, quel est le message le plus important du film ?

    Nick Robinson : La tolérance, l'acceptation, la représentation... Ce sont les thèmes majeurs du film. Dire votre vérité, trouver l'amour pour la première fois. J'espère que les spectateurs vivront une exéprience émotionnelle avec Simon. Que cela amène ne serait-ce qu'une discussion, que ça aide à ouvrir le dialogue.

    Katherine Langford : Pour moi, le message du film c'est "Vous n'êtes pas seuls". C'est le premier film de studio qui raconte la découverte de l'amour par un ado gay. Et je trouve que la représentation c'est tellement important. Que ce soit la couleur, le genre, ou l'orientation sexuelle. La communauté LGBTQ a été sous-représentée au cinéma. Ce film porte beaucoup de messages mais le plus important c'est que vous n'êtes pas seuls. C'est quelque chose que tant de gens vivent...

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