Comment construire un foyer lorsque l'on est déraciné ? C'est la question à laquelle tente de répondre le cinéaste Mahamat-Saleh Haroun avec son nouveau long-métrage, Une saison en France. Après Grigris présenté en 2013 au Festival de Cannes et de nombreux documentaires et fictions consacrés au conflit tchadien, le réalisateur, également ministre de la culture du Tchad, s'intéresse à la question des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Il relate le parcours semé d'embûches d'Abbas, professeur de français, et de ses deux enfants, contraints de fuir la guerre en Centrafrique. Arrivés en France, ils tentent de reconstituer un semblant d'équilibre. Alors que ses enfants sont scolarisés, Abbas travaille sur un marché où il fait la connaissance de Carole dont il s'éprend. Mais leur amour est mis à rude épreuve lorsque le droit d'asile d'Abbas et de ses enfants est menacé.
Dans le rôle d'Abbas, on retrouve Eriq Ebouaney, ici dans un registre moins musclé que ce auquel il nous a habitués. Face à lui, Sandrine Bonnaire incarne Carole. La comédienne retrouve le thème du déracinement après Prendre le large, dans lequel elle interprète une ouvrière prête à suivre son usine, délocalisée au Maroc.
Une saison en France, qui semble s'incrire dans la même veine sociale que Welcome de Philippe Lioret, sort sur les écrans le 31 janvier 2018.