Depuis le 7 novembre dernier est disponible une édition Ultime de la trilogie Darkman, le super-héros créé par Sam Raimi au début des années 90. Si le cinéaste n'a été impliqué que dans la réalisation du premier opus, les deux épisodes suivants étant sortis directement en vidéo, ce coffret de prestige permet toutefois de réunir les trois films de la franchise en Blu-Ray, accompagnés par de nombreux bonus exclusifs (featurette, interviews, etc...) ainsi que de l'intégralité du comics inédit en France Darkman vs Army of Darkness.
Mais si vous ne connaissez pas encore l'univers Darkman, ou encore que hésitez à ajouter ce coffret sur votre liste de Noël, voici cinq choses à savoir sur ce film culte qui a préfiguré à sa façon les débuts de l'ère cinématographique des super-héros.
Universal Pictures
La naissance du projet
Darkman a été créé par Sam Raimi car il ne disposait pas à l'époque du crédit suffisant auprès des majors pour pouvoir adapter un super-héros déjà établi, à l'instar de The Shadow (transposé au cinéma en 1994 par Russell Mulcahy avec Alec Baldwin) ou de Batman.
Ironiquement, Liam Neeson, le héros de Darkman, finira quelques années plus tard par croiser le chemin du Chevalier Noir en incarnant son ennemi Ra's al Ghul dans Batman Begins de Christopher Nolan, tandis que Sam Raimi obtiendra enfin la renommée suffisante pour s'atteler à l'adaptation des aventures d'un super-héros mondialement connu, Spider-Man.
Trouver le visage de Darkman
Gary Oldman et Bill Paxton ont été envisagés pour le rôle principal du film, ainsi que Demi Moore, Bridget Fonda et Julia Roberts (qui a finalement préféré Pretty Woman) pour le lead féminin. Paxton était d'ailleurs à deux doigts de décrocher le rôle, au point de s'en vanter auprès de ses amis, parmi lesquels… un certain Liam Neeson. Ce dernier a alors tenté sa chance et remporté la mise, provoquant la colère de Paxton qui ne lui a plus adressé la parole pendant quelques années.
Malgré la contrainte des nombreuses heures passées en salle de maquillage, Liam Neeson a accepté le rôle avec un enthousiasme non-dissimulé, attiré notamment par le défi de jouer l'essentiel du film avec un masque (Darkman est l'alter-ego d'un scientifique grièvement brûlé, dont les travaux avant-gardistes lui permettent de créer des visages synthétiques et d'emprunter ainsi de nombreuses identité).
Pour se péparer au tournage du film, Liam Neeson a donc contacté unee société établie à Phoenix, chargée d'aider des personnes défigurées à réintégrer la société.
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Un hommage aux classiques du cinéma d'horreur
Pour composer la création du personnage de Darkman, Sam Raimi s'est soumis à plusieurs influences majeures. La première mouture du scénario était en effet une lettre d'amour aux films de monstres Universal des années 30, auxquels le cinéaste voue un véritable culte. Mais les versions successives du scénario ont fait évoluer le personnage dans une direction plus super-héroïque, suite notamment au succès au box-office de Batman en 1989, mais aussi à l'influence de plusieurs comic books tels que The Shadow et Dick Tracy.
Le cinéaste s'est également inspiré de plusieurs films mettant en scène des personnages défigurés ou déformés, comme par exemple Quasimodo avec Charles Laughton, Elephant Man ou encore Le Fantôme de l'Opéra, maintes fois adapté au cinéma.
L'empreinte des frères Coen
La liste des collaborations entre Joel & Ethan Coen et Sam Raimi est à peu près aussi longue que le bras. La première d'entre elles remonte à Evil Dead, sur lequel Joel Coen avait travaillé comme monteur. Il ne faut d'ailleurs pas attendre longtemps pour que les duo se reforme, et évolue même en trio avec l'arrivée d'Ethan, puisque les trois hommes signent le scénario du second film de Sam Raimi, Mort sur le grill. L'association de ces trois noms de prestige n'évitera cependant pas au film d'être un échec critique et commercial monumental.
Les carrières respectives des Coen et de Sam Rami prennent alors des chemins divergents, mais cela ne veut pas pour autant dire que les trois hommes se sont brouillés. En témoigne par exemple, l'apparition clin d'oeil de Raimi dans le polar Miller's Crossing des Coen.
Et bien qu'ils ne soient pas crédités au générique, ces derniers ont participé à l'écriture du scénario de Darkman, en qualité de script doctor (profession de l'ombre qui consiste à améliorer un script en changeant une réplique, une scène voire dans certains cas des séquences entières).
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Mais... c'est Bruce Campbell ??!!
Les fans de Sam Raimi le savent : il est inconcevable d'imaginer un film du cinéaste sans la présence au générique de Bruce Campbell, son acteur fétiche. Et s'il a envisagé de lui confier le rôle-titre, ce que les producteurs ont refusé, Raimi n'a pas manqué d'offrir à son ami d'enfance une apparition aussi fugace que mémorable.
Il faut en effet attendre les toutes dernières secondes du film pour voir Bruce Campbell apparaître à l'écran. C'est en effet son visage qu'emprunte Darkman, lorsque ce dernier décide de se fondre dans la foule, marchant au loin, une voix-off confirmant qu'il est désormais prêt à embrasser son destin de justicier : "Je suis tout le monde et personne. Partout et nulle part à la fois. Appelez-moi… Darkman."
A noter que Bruce Campbell a croisé une seconde fois la route de Darkman dans un comics inédit en France Darkman vs Army of Darkness, qui oppose le héros du film à Ash, le personnage principal de la trilogie Evil Dead. Cette histoire en quatre chapitres figure d'ailleurs dans le coffret ultime Darkman.
La bande-annonce de Darkman de Sam Raimi avec Liam Neeson :
