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    Le Grand jeu sur Arte : connaissez-vous l'affaire Tarnac dont le film s'inspire ?
    Caroline Langlois
    Caroline Langlois
    -Responsable vidéos
    Caroline Langlois a eu un parcours classique. Les Visiteurs le dimanche soir en famille, la cassette de Titanic en boucle le week-end. Jarmusch et Hitchcock en sortie scolaire. La première galoche devant Spider-Man 2. Et puis les nuits blanches avec Lost, les répliques culte de Friends...

    A l'occasion de la diffusion ce soir sur Arte du Grand jeu avec Melvil Poupaud et André Dussollier, AlloCiné revient sur l'affaire Tarnac, qui a inspiré le réalisateur Nicolas Pariser.

    Le Grand jeu est un thriller politique centré sur le personnage de Pierre Blum (Melvil Poupaud), écrivain qui a connu la gloire au début des années 2000, à qui Joseph Paskin (André Dussollier), un homme très influent dans le milieu politique, demande d'écrire anonymement un livre d'appel à l'insurrection. Dans le même temps, Pierre développe une relation avec Laura (Clémence Poésy), une jeune militante d'extrême gauche.

    A l'origine du film, un scandale encore tout chaud, celui de Tarnac, petite commune de Corrèze, où un groupe de jeunes issus de l'extrême gauche se sont retrouvés au cœur d'une affaire mettant en cause la justice, la police et les militants, loin d'être terminée.

    L'affaire

    A l'automne 2008, plusieurs lignes de TGV sont sabotées dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et-Marne. Dans la foulée, neuf personnes sont arrêtées dont Julien Coupat, suspecté d'être le leader d'un groupe anarchiste basé à Tarnac, et sa compagne Yildune Lévy, après qu'un procès verbal de la police atteste de leur présence sur les lieux du sabotage. Coupat est soupçonné d'être l'auteur de l'essai L'Insurrection qui vient (un titre sans équivoque, tout comme son contenu qui annonce un soulèvement populaire inéluctable), publié en 2007. La piste de la fomentation d'un acte de terrorisme est lancée. Après la remise en liberté du couple début 2009, l'enquête enchaîne les revirements : l'on découvre que l'épicerie du village où travaillaient certains des militants du groupe avait été placée sur écoute plusieurs mois avant leur mise en examen, la police est accusée de falsification de documents incriminants et notamment d'un PV mensonger, le juge antiterroriste est dessaisi, les médias accusés de complaisance... Finalement, aucune preuve n'est retenue contre Coupat et son groupe, qui sont renvoyés, en 2015, en correctionnelle pour "association de malfaiteurs", la qualification de terrorisme étant définitivement écartée. Le procès aura lieu en 2017 ou 2018.

    Bac Films

    Et dans le film ?

    Que ce soit clair : le film n'est pas une retranscription de l'affaire de Tarnac et ne relate à aucun moment des faits réels, il s'en inspire seulement. Un groupuscule de militants d'extrême gauche est évoqué, notamment à travers le personnage de Clémence Poésy. L'idée d'un sabotage de grande ampleur est suggérée à plusieurs reprises. Le réalisateur Nicolas Pariser a bien insisté sur le fait de n'avoir pas voulu faire de l'affaire le centre de l'histoire et a pris ses distances avec la réalité. Il a par ailleurs confié à lamontagne.fr que l’affaire de Tarnac lui a permis "de rendre crédible une histoire où il y aura une manipulation de l’État avec pour base des militants révolutionnaires d’extrême gauche." Avant cette affaire, il lui paraissait "invraisemblable qu’aujourd’hui des policiers s’intéressent aux milieux d’extrême gauche [et] que l’antiterrorisme pouvait les ficher." Ainsi, il a très vite décidé de ne pas s'intéresser plus que ça à l'affaire et n'a donc pas fait un travail poussé de documentation. Bien sûr, Le Grand jeu se veut réaliste mais l'affaire doit être considérée davantage comme le point de départ d’une démarche romanesque plutôt que comme centrale dans le film.

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