Une délégation, nommée par l’institution qui encadre l’industrie du cinéma dans les principaux pays du monde, choisit chaque année le film à envoyer à l’Académie des Oscars. Dans quelques jours, le CNC désignera celui qui représentera la France aux Oscars 2018. La contrainte depuis 2004 reste la même : le film retenu doit être sorti dans son pays d’origine avant le 30 septembre 2017.
La France n’est pas championne dans cet exercice : ses derniers Oscars du meilleur film en langue étrangère demeurent Indochine de Régis Wargnier en 1993 et Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier en 1979. Depuis Un prophète en 2010, la France n’a réussi à faire nommer qu’un seul film : Mustang, tourné en langue turque.
Car, même si 83 pays ont envoyé un candidat à l’Oscar du meilleur film en 2015, une première shortlist est établie, qui ne retient que neuf longs métrages. A l’annonce des nominations, il n’en reste que cinq. La compétition est devenue particulièrement sévère au fur et à mesure que se développaient différentes cinématographies à travers le monde.
Oscars 2018 : La Palme d’Or The Square représentera la SuèdeDifficile d'anticiper sur le choix de la délégation française pour l’année 2017, mais trois des quatre films français de la compétition cannoise peuvent être de bons candidats, à commencer par 120 Battements par minute de Robin Campillo qui a bouleversé la Croisette dès sa première projection. Fort de son Grand Prix à Cannes et d'un succès public et critique, ce film retraçant les actions menées par l’association Act Up au début des années 1990 sera sûrement examiné de près par la délégation française.
Rodin de Jacques Doillon avec Vincent Lindon dans le rôle du sculpteur peut aussi sortir du lot : l’Académie est friande de biopics et le comédien a reçu le prestigieux Prix d’Interprétation Masculine à Cannes en 2015 pour La Loi du Marché. Mais Le Redoutable de Michel Hazanavicius peut aussi séduire par ses qualités de biopic réalisé par un habitué de la cérémonie hollywoodienne. Les Oscars sont aussi férus de films qui s’intéressent à l’industrie du cinéma, ce qui peut offrir une place de choix à ce long métrage centré sur la carrière de Jean-Luc Godard.
Moins cannois, mais tout aussi prestigieux, Gauguin – Voyage de Tahiti d’Edouard Deluc avec Vincent Cassel dans le rôle du peintre, peut tenter les sélectionneurs qui s’étaient justement tournés vers Renoir avec Michel Bouquet en 2013. Le choix s’était soldé par un échec : le film n’avait pas été retenu aux Etats-Unis.
Plus audacieux, mais pas absurde : pourquoi ne pas jouer la carte du film d’horreur cannibale Grave, remarqué à la Semaine de la Critique en 2016, et qui a su impressionner la presse cinéma du monde entier ? Ce tour de force français chapeauté par la réalisatrice Julia Ducournau pourrait se distinguer dans une sélection de longs métrages venus du monde entier.
La bande annonce du Redoutable de Michel Hazanavicius
