De Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny
Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.
1. Tourner en français, une première
Il s'agit du premier film de Paul Verhoeven à être tourné en langue française, avec des acteurs principalement français. En outre, le réalisateur a choisi d'apprendre la langue de Molière afin de pouvoir communiquer comme il le souhaitait avec les équipes du film ; il a suivi des cours huit heures par jour pendant une semaine afin de retrouver le niveau de ses dix-sept ans, quand il parlait alors couramment.
2. Histoire impossible aux États-Unis
Avant de se tourner vers la France, Paul Verhoeven souhaitait réaliser son film aux États-Unis, entre Boston et Chicago. Il a finalement dû renoncer, devant faire face à de trop nombreuses contraintes. "C’était compliqué, d’un point de vue financier, et aussi artistique : on s’est rendus compte qu’aucune actrice américaine n’accepterait de jouer dans un film aussi amoral. Même celles que je connaissais bien, il leur était impossible de dire oui à un tel rôle. Alors qu’Isabelle Huppert, que j’avais rencontrée au tout début du projet, elle était très partante pour faire le film", se souvient le cinéaste. "Au bout de six mois, Saïd m’a donc dit : « Pourquoi se bat-on pour faire ce film aux États-Unis ? C’est un livre français, Isabelle Huppert a très envie de jouer le rôle. On est stupides ! » Il avait raison. Rétrospectivement j’ai réalisé que jamais je n’aurais pu faire ce film aux États-Unis avec la même authenticité". Les deux se sont donc davantage tournés vers le livre original.
3. Changement de décor
Dans le film, Michèle (Isabelle Huppert) travaille dans l'univers du jeu vidéo. Un choix propre à l'adaptation, puisque le livre situait son action dans le milieu du cinéma. "Dans le livre, Michèle et Anna travaillaient dans l’écriture de scénarios mais cette activité me semblait un peu ennuyeuse à filmer, pas visuelle du tout !", confie Paul Verhoeven. "J’étais à Los Angeles dans ma famille, je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire de ça et ma fille qui est peintre m’a dit : « Et si tu situais les personnages dans le domaine du jeu vidéo ? »".
4. Plan B
Paul Verhoeven travaillait à l'origine sur l'adaptation d'une série néerlandaise très populaire datant des années 1970, avant de devoir abandonner le projet faute de financement. Si le projet est en pause, il n'est toutefois pas complètement mis de côté par le producteur San Fu Maltha, qui espère toujours mettre en boîte le film avec Verhoeven derrière la caméra.
5. Un travail différent
Paul Verhoeven a tourné Elle avec deux caméras, une méthode particulièrement rare en France. Le réalisateur souhaitait retravailler avec les deux chefs-opérateurs de Tricked, amis devait composer avec une équipe 100% française pour obtenir un financement. Un important travail de montage a été effectué, notamment sur les scènes qui suivent la révélation de l'identité du violeur. Le rythme devait en effet rester soutenu pour maintenir l'intérêt du spectateur. Le film est ainsi passé de 2h30 à 2h02.