De quoi ça parle ?
Après douze ans de coma, Holden Matthews se réveille et se découvre doté d'étranges pouvoirs surnaturels qui ne tardent pas à le plonger en plein coeur d'un complot qui le dépasse. Désormais, Holden doit tenter de comprendre ce qui lui est arrivé au cours des 12 dernières années, durant lesquelles son esprit semble avoir vécu une vie parallèle, essayer de s'acclimater à un monde qui ne l'a pas attendu pour évoluer, et surtout trouver les clés qui lui permettront de répondre à une question importante : pourquoi lui ? Pas simple quand on ne peut se fier à personne...
Beyond, saisons 1 et 2 (20x42 minutes), à partir du mardi 27 février à 20h55 sur Syfy, au rythme de deux épisodes par semaine.
Ça ressemble à quoi ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après l'échec en 2016 de ses nouveautés Guilt et Dead of Summer, toutes deux annulées au terme de leur première saison, Freeform (anciennement ABC Family) a lancé en janvier 2017 Beyond, créée par Adam Nussdorf (qui a travaillé comme scénariste sur le spin-off de Once Upon a Time, Once Upon a Time in Wonderland) et notamment produite par Tim Kring, à qui l'on doit la série Heroes. Ce teen drama teinté de surnaturel, dont les 10 épisodes de la première saison ont immédiatement été mis en ligne sur la plateforme à la demande de la chaîne suite à la diffusion du pilote (une première dans l'histoire de Freeform), devrait évidemment plaire aux fans de Shadowhunters et de Stitchers, mais elle rappelle aussi, par de nombreux aspects, Kyle XY, qui a fait les beaux jours d'ABC Family de 2006 à 2009 et a été diffusée en France sur M6 et W9.
En effet, passées les scènes d'ouverture du premier épisode, qui font (légèrement) écho à Stranger Things et sa bande de gamins à vélo (et à tous les films auxquels elle rendait hommage), on pense forcément aux aventures de l'adolescent dépourvu de nombril campé par Matt Dallas. Le héros aux facultés extraordinaires, l'étrange organisation qui le pourchasse, ou la relation attendrissante entre Holden et son frère cadet, qui tente de lui apprendre à s'adapter aux codes de 2016, tout y est. Pas très original donc, mais les scénaristes de Beyond ont eu la bonne idée de mêler tout cela à une mythologie labyrinthique assez complexe, qui lorgne du côté des dimensions parallèles et de la possibilité de vivre plusieurs vies en même temps.
Derrière les différentes pistes, plutôt prenantes, qui s'offrent aux téléspectateurs pour expliquer les raisons du mystérieux coma d'Holden et ce qui lui est arrivé durant ces douze années de sommeil, on comprend que Freeform a tenté de rendre sa nouvelle série la plus "binge-watchable" possible - d'où la mise à disposition de l'intégralité de la saison 1 sur Internet dès la première semaine de diffusion. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce pari semble avoir été payant puisque Beyond a rapidement été renouvelée pour une deuxième saison, lancée il y a quelques semaines aux États-Unis et qui devrait être proposée dans la foulée de la première chez nous sur Syfy.
Au terme de ses 10 premiers épisodes, Beyond s'impose en tout cas comme un divertissement honnête, qui ne deviendra jamais un phénomène à la Pretty Little Liars, mais qui est taillé pour plaire aux ados et jeunes adultes friands de séries fantastiques. On regrette juste qu'elle se perde un peu - et nous perde par la même occasion - dans une mythologie pas toujours simple à comprendre, alors que les scènes de la vie de tous les jours, centrée sur la réadaptation compliquée d'Holden au monde d'aujourd'hui, sont bien plus intéressantes. Tirant notamment leur saveur des prestations plutôt réussies de Romy Rosemont (Glee), Jonathan Whitesell, et Burkely Duffield, le jeune canadien qui prête ses traits au héros.
N'ayant pas encore vu la saison 2, on espère donc que la série saura privilégier ses qualités à l'avenir, ne s'enlisera pas davantage dans sa mythologie, et que des réponses continueront à nous être apportées. Bref que Tim Kring, aux commandes en tant que producteur, ait appris de ses erreurs et ne reproduise pas le schéma problématique d'Heroes, qui s'est rapidement effondrée après une première saison de haute volée. Mais quand on voit que l'un des grands méchants de Beyond est un mystérieux "homme à la veste jaune", qui fait forcément un peu (beaucoup) penser au Noah Bennet (Jack Coleman), alias Horned Rimmed Glasses, de Heroes, on n'est, il faut bien le dire, pas complètement rassuré pour la suite...