American Gangster - réalisé par Ridley Scott - Sortie le 14 novembre 2007
Avec Russell Crowe, Denzel Washington, Chiwetel Ejiofor
De quoi ça parle ?
Début des années 1970, New York. Frank Lucas a vécu pendant vingt ans dans l'ombre du Parrain noir de Harlem, Bumpy Johnson, qui en fait son garde du corps et confident. Lorsque son patron succombe à une crise cardiaque, Lucas assure discrètement la relève et ne tarde pas à révéler son leadership, son sens aigu des affaires et son extrême prudence, en prenant pour auxiliaires ses frères et cousins et en gardant un profil bas. Inconnu de la police comme des hautes instances de la Cosa Nostra, Lucas organise avec la complicité d'officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importe ainsi par avions entiers des centaines de kilos d'héroïne pure, qu'il revend à bas prix dans les rues de New York.
1. Il était une fois Supermouche
À l'origine, American Gangster est un article de Mark Jacobson publié le 14 août 2000 dans le magazine New York et intitulé The Return of Superfly. Le journaliste y donnait un compte-rendu de ses entretiens (avec Nicholas Pileggi, coscénariste des Affranchis et de Casino comme intermédiaire) avec Frank Lucas, trafiquant et pourvoyeur d'héroïne à grande échelle, chef de famille et figure charismatique de la communauté noire, qui revenait sur sa carrière de malfrat. Le titre fait allusion à Superfly, un monument de la Blacksploitation rendu célèbre par la chanson éponyme de Curtis Mayfield, monument qui aurait été inspiré de Frank Lucas lui-même. Universal acquit les droits de l'article l'année de sa publication, mais le projet fut mis en stand-by jusqu'à ce que Ridley Scott soit désigné pour le mettre en scène.
2. Dans la peau de Frank Lucas
Afin de cerner précisément qui était vraiment le charismatique Frank Lucas, et pour mieux l'incarner sur grand écran, Denzel Washington lui rendit visite et enregistra leurs échanges. Il évoque son expérience aux côtés du célèbre malfrat : "Je n'ai pas tenté de l'imiter, mais de faire ressortir son charme, qui est le trait dominant de sa personnalité. Je lui ai seulement demandé de ne me divulguer aucune information qui pourrait m'obliger à témoigner contre lui !" L'acteur, qui recueillit également nombre d'informations sur les trafics de stupéfiants de l'époque, et tout particulièrement celui de Lucas, conclut : "Mon objectif n'était évidemment pas de glorifier son passé de dealer, mais d'essayer d'illustrer son désir de rachat."
3. Le tout-Hollywood se bouscule pour le film
Comme nombre de projets ambitieux, American Gangster a vu son tournage différé à plusieurs reprises, mais avec certains des plus grands noms hollywoodiens prêts à s'embarquer dans l'aventure. Ainsi, le film aurait pu être réalisé par Brian De Palma, Antoine Fuqua ou Terry George (réalisateur de Hotel Rwanda) avant que Ridley Scott ne soit finalement engagé. De même, le personnage de l'Inspecteur Richie Roberts aurait pu être interprété par Brad Pitt, Benicio Del Toro ou Joaquin Phoenix, alors que celui du malfrat Frank Lucas aurait pu revenir à Don Cheadle. Quant au scénario, la première mouture de Steven Zaillian (scénariste de La Liste de Schindler et Gangs of New York) fut retravaillée par Terry George, dont le travail fut également recalé et à son tour retouché par Zaillian.
4. Tournage new-yorkais
Le tournage d'American Gangster s'est bien entendu déroulé à New York, coeur-même des événements, à la fois dans le quartier de Harlem et sur les cinq sections de la ville, ainsi qu'à Long Island et dans une partie du Nord de l'État. Ridley Scott, qui connaissait bien les quartiers populaires de New-York pour avoir passé de longs mois dans le Bowery au début des années 60, explique : "Je savais comment m'y prendre pour recréer en plans larges et dans toute sa dimension le Harlem de l'époque." L'équipe filma par ailleurs une petite partie du film en Thaïlande.
5. Jay-Z à la baguette
Le rappeur américain Jay-Z a composé certaines des chansons d'American Gangster, dont la bande-son contient également nombre des musiques qui rythmaient l'époque dans laquelle vivait Frank Lucas. Jay-Z raconte : "L'histoire m'a profondément affecté. Nous n'avions jamais vu l'un des nôtres connaître une telle ascension. J'en retire une certaine fierté, mais je suis tout aussi conscient des drames humains qui émaillèrent cette odyssée."