Il est bel et bien de retour. Après un teaser électrisant, la bande-annonce de ce 4ème opus (si l'on excepte le film avec Jeremy Renner) annonce un comeback retentissant de l'agent Jason Bourne. Et d'emblée, c'est le physique de Matt Damon qui étonne. Emacié, le regard noir, musculeux, l'acteur parvient à traduire le parcours de son personnage sur son visage et son corps. Une performance... Le réalisateur Paul Greengrass nous en dit plus sur ce retour plus qu'attendu. En pleine postproduction du film, il a accepté de répondre à nos questions.
AlloCiné : Vous êtes à Londres, en train de travailler sur Jason Bourne. Où en êtes-vous de la production ?
Paul Greengrass : J’aimerais mieux être à Paris, comme vous! Mais nous sommes en plein montage. D’ailleurs, je vous appelle du studio de montage où nous travaillons littéralement nuit et jour.
Pourquoi revenir à Jason Bourne, vous qui sembliez passé à autre chose ?
Je ne pensais pas que j’allais m’y remettre. Mais, en fin de compte, Matt Damon, qui est avant tout un ami, m’a dit : "Pourquoi ne pas en faire un de plus ?". On en a beaucoup parlé. J’étais sceptique, je ne voyais vraiment pas ce qui justifiait un nouveau film. Et puis il m’a dit que nous avions beaucoup de chance d’avoir un public qui adore ce personnage et le monde dans lequel il évolue. Matt m’a convaincu en me faisant comprendre qu’il n’y avait rien de mal à avoir un public et que nous avions de la chance d’en avoir un. Du coup, j’ai cédé : je me suis dit que c’était un vrai argument. Alors j’ai contacté mon collaborateur Christopher Rouse, qui monte tous mes films. On s’est rencontrés pour définir la direction à prendre. Lui y avait apparemment déjà un peu réfléchi, quand on s’est vus. Mais on s’est tout de suite dit que si on ne trouvait pas d’idée, on ne ferait rien. Au final, on a trouvé !
Pourquoi ce titre, Jason Bourne, alors que les précédents suivaient une logique différente ?
Honnêtement, à la base, c’était l’idée des studios. Mais je l’aimais bien ! On a essayé beaucoup de titres pour résumer ce qu’on essayait de faire, sans en trouver qui sonne vraiment neuf. Ce qui fonctionnait avec ce titre – de mon point de vue – c’est que ça renvoyait le public à l’expérience originale de Jason Bourne, en ne conservant que l’essence des trois premiers films. L’appeler tout simplement Jason Bourne, ça donne le ton : c’est le produit brut ! J’aime bien, c’est un bon titre, je trouve.
Encore une collaboration avec Matt Damon. Qu’aimez-vous tant chez lui ?
C’est un acteur formidable et c’est un ami. Nous sommes très liés et nous aimons travailler ensemble. Nous partageons aussi une vision du monde et nous sommes tous les deux de gros bosseurs. Je crois qu’ensemble on s’amuse bien, tout simplement.
Vous pouvez nous en dire plus sur le rôle de Vincent Cassel ?
J’adore Vincent et je l’ai vu dans beaucoup de films. Je l’ai découvert dans La Haine, il y a un bon bout de temps. Je voulais que l’ennemi de Jason Bourne ait beaucoup d’allure, tout en partageant la complexité du héros. J’ai toujours pensé à lui pour ce rôle et, par chance, ça l’a tout de suite emballé. Je ne peux rien dire de précis sur son rôle sans révéler l’intrigue. Mais c’est un personnage qui pense que Jason Bourne lui a fait du tort. Il s'imagine qu'il est une victime collatérale des agissements de l’agent Bourne. Il a beaucoup d’importance dans ce film.
Et les rôles tenus par les nouveaux venus Alicia Vikander et Tommy Lee Jones ?
Alicia, je l’avais adorée dans Ex Machina et dans The Danish Girl. Elle est vraiment au-dessus du lot. Elle joue un personnage de la CIA qui traque Jason Bourne et son rapport au héros se complique avec le déploiement de l’intrigue. C’est un excellent ajout à l’univers de Jason Bourne. Je suis très content de sa performance. Quant à Tommy Lee Jones, c’est une légende. J’ai toujours voulu travailler avec lui. La tradition, dans la franchise, veut qu’on inclue toujours une grande figure, comme Brian Cox ou Chris Cooper dans les films précédents. On s’est demandé vers qui se tourner pour continuer dans cette lignée, et Tommy Lee Jones est le premier nom qui nous est venu à l’esprit. Je suis ravi qu’il ait dit oui.
En avez-vous fini avec Jason Bourne, maintenant ?
Qui sait ? Pour le moment oui, j’ai besoin de passer à autre chose. Et puis j’ai besoin de vacances.
On vous croyait au travail sur une nouvelle adaptation du célèbre roman de George Orwell, 1984. C’est toujours d’actualité ?
Tout à fait, même si je ne sais pas exactement quand ça va se faire. D’abord, il faut vraiment que j’en finisse avec Jason Bourne, puis que j’aille faire un petit tour dans votre pays que j’adore, pour me détendre un peu.
Jason Bourne sort en salles le 10 août 2016.