Preview : les acteurs parlent de l’évolution des personnages dans la saison 2
Malotru vu par Mathieu Kassovitz…
« Moi j’ai toujours une place très importante mais un peu moins car il fallait laisser de la place aux autres personnages qui avaient besoin de plus d’espace. Vous savez, le plus intéressant pour un acteur c’est de rester chez soi pendant que les autres comédiens sont sur le plateau et parlent de votre personnage. Trêve de plaisanterie, c’est assez confortable de jouer des personnages qui ont beaucoup de distance.
« C’est vrai que mon personnage fait un peu penser à Lino Ventura dans L’Armée des Ombres. Je suis influencé par Lino Ventura depuis que je suis tout petit. Il se suffit à lui-même. L’émotion, ce n’était pas son fort. Ventura, Gabin, n’avaient pas une palette gigantesque, c’étaient surtout des personnalités. On a essayé de créer des personnalités très fortes assujetties à leur métier. Dans une série, tout est très écrit. Et en même temps, c’est indispensable. On est contraints par le texte comme les personnages sont contraints par leur fonction. »
« On a montré la saison 2 hier à la DGSE. La première raison pour laquelle ils nous ont remercié, c’est parce que cela leur permet de montrer la série à leur famille pour témoigner de ce qu’ils sont, montrer le bureau. Ils ne peuvent pas parler de leur travail avec leur famille, mais forment des clans très forts. Il paraît que le taux de divorce à la DGSE est à 9% alors qu’il est de 50% ailleurs ! J’ai été amené pour d’autres films à travailler avec des mecs du GIGN ; ils sont littéralement obligés d’être des animaux à sang froid, l’enjeu est trop important. »
« Découvrir les scénarios au fur et à mesure, c’est vraiment très excitant pour nous les comédiens. Evidemment, spoiler: comme on a tous signé pour 3 saisons, on sait qu’on ne va pas mourir, mais il y a un attachement aux personnages très spécifique au format de la série. Sans rien dévoiler, il se passe de plus en plus de choses et quand on arrive à la fin de la saison 2, certains sont vraiment en mauvaise posture et on se dit : ‘Ouah, mais qu’est-ce qui va se passer dans la saison 3 ?!’ »
Marina Loiseau vue par Sara Giraudeau
« Quand on a une saison 1 qui commence avec une initiation, on s’attend à beaucoup de choses, mais pas forcément à autant de rebondissements. Le personnage n’est pas épargné. J’ai lu les scénarios un peu comme des romans, c’est addictif. Le tournage était très excitant, je suis partie pendant deux mois au Maroc avec Eric, sur une montagne, à parler farsi. Il y a eu des moments extrêmement difficiles, mais ce rôle a été une expérience magnifique. Se plonger dans l’univers des services de renseignement, ça permet de relativiser sur le côté anxiogène propagé par les médias, c’est beaucoup moins sensationnel. »
« Pour la langue, j’ai beaucoup travaillé toute seule en phonétique, avec l’aide de Moe Bar-El qui joue Shapur, qui lui était en phonétique en français. On s’est beaucoup soutenus et on a développé une amitié très forte. J’aime beaucoup le farsi, c’est doux et mélancolique et ça allait très bien avec mon personnage. »
Henri Duflot vu par Jean-Pierre Darroussin
« Il paraît que les gens qui travaillent dans ces structures développent une forme de paranoïa. C’est vrai que c’est un peu le cas de mon personnage. J’ai croisé François Hollande hier soir et il m’a demandé : ‘Alors, vous êtes devenu parano ?’ Il pense que tout le monde est paranoïaque dans ce milieu. Parce que quand il y a de l’information, il y a beaucoup de désinformation. »
« Pour ce qui est du fait de jouer dans une série, il y a quand même un peu de nuance liée au changement de réalisateur à chaque épisode. C’est comme au théâtre, vous jouez toujours la même pièce, le même personnage, mais parfois l’écho n’est pas le même car vous changez de théâtre, le public n’est pas le même. Le texte et la ligne directrice sont les mêmes donc les changements sont imperceptibles, mais existent tout de même. »
Nadia El Mansour vue par Zineb Triki
« Le personnage de Nadia subit une grande transformation, elle est malmenée. Les émotions à transmettre étaient plus fortes, c’était un vrai défi. Et il y a aussi beaucoup plus d’action dans l’intrigue qui me concerne. »
Le Docteur Balmes vu par Léa Drucker
« On comprend les motivations de mon personnage dans la saison 2. Evidemment, je connaissais le dénouement de la saison 1 dès le début du tournage, mais je ne savais pas comment ça allait s’expliquer dans la saison 2. Dans une série, on est vraiment responsable de son personnage, alors j’avais imaginé des choses, qui évidemment ne correspondaient pas forcément à ce qui se passe finalement dans la saison 2. Quoi qu’il en soit, l’espionnage est un univers beaucoup plus stratégique et cérébral que ce qu’on imagine. »
Sisteron vu par Jonathan Zaccaï
« Il pouvait difficilement m’arriver moins de choses que la saison dernière. J’aurais pu rester encore derrière un ordinateur toute la saison, mais là, sur le terrain c’est quand même plus excitant ce qui m’arrive, même s’il m’arrive des trucs pas vraiment cool. Certains aimaient bien le côté un peu claustro de la saison 1, mais c’est intéressant que ça prenne une autre dimension. »