Dans les rouages de la production d’une série française à l’américaine
Pour pouvoir réaliser dix épisodes par an, il a fallu mettre en place une machine industrielle qui va de la salle d’écriture à la postproduction. « La Cité du Cinéma offre une unité de lieu qui permet de gagner du temps, et donc de l’argent », souligne Alex Berger, producteur sur la série. Ici, il ne s’agit pas d’une série qui raconte une histoire différente à chaque épisode. Avec une intrigue unique, la méthode d’écriture n’est pas du tout la même et le travail s’organise en pool de scénaristes qui écrivent ensemble, comme sur les séries américaines.
Sur la saison 2, Le budget a augmenté naturellement, Fabrice de la Patellière, directeur de la fiction Canal+, et Axel Berger expliquent qu’il a fallu prévoir la production sur plusieurs saisons : « Quand on construit un décor comme celui-ci, on mise sur plusieurs saisons pour pouvoir l’amortir. La particularité de ce qu’on fait ensemble, c’est le pari de départ sur le développement de la série. On investit beaucoup d’argent d’un coup en amont de l’écriture pour mettre en place le système, précise-t-il. On est passés de 60 à 70% de la production ici, à près de 65% à l’extérieur, beaucoup au Maroc. Il a fallu trouver le bon équilibre. Un épisode aujourd’hui coûte entre 1,2 et 1,5 millions. »
Les ventes de la série à l’étranger s’annoncent plutôt bien, en répercussion du succès de fictions françaises comme Les Revenants, Braquo ou Engrenages. Le Bureau des Légendes est vendue dans tous les pays européens. Des négociations sont en cours avec les Etats-Unis autour d’un projet de remake, adapté à la CIA : « On veut être coproducteurs d’une version nord-américaine de The Bureau. Les conversations ont été initiées très rapidement, après la diffusion de la première saison. On discute actuellement avec des auteurs, des showrunners », révèle Alex Berger.