Je dois savoir si cette table n’a aucun doute, aucune méfiance dans le fait que chacun d’entre vous tuera ou mourra pour l’homme assis à côté de lui.
Le mardi 09 septembre sur FX, Sons Of Anarchy entamera son tout dernier tour de piste. Un tour qui n’aura rien d’une balade champêtre ni d’une visite de courtoisie. Soyez-en sûrs, il y aura du sang, il y aura de la sueur, il y aura de la démesure et des moments dignes des annales d’un hôpital psychiatrique.
Depuis près d’un an, on nous annonce en effet un véritable bain de sang, une fin "belle et brutale", comme nous le confiait Kim Coates (Tig) en novembre dernier, ou encore une "fin [qui] ne sera pas paisible [et qui pourrait] choquer", poursuivait Emilio Rivera (Marcus Alvarez) de son côté. Le producteur éxécutif Paris Barclay affirmait également à Enstarz en août dernier : "Kurt est en train de faire deux saisons en une. Et désormais, dans presque chaque épisode, quelqu’un mourra". Pourtant, lorsqu’on l’interroge, le créateur Kurt Sutter déclare qu’a priori seulement deux membres du club tomberont cette saison. Faut-il le croire ?
Et qui de Gemma, Jax, Chibs, Tig, Bobby, Wayne rencontreront Mr. Mayhem à la fin ? La terrible sentence tombera le 02 décembre avec la diffusion du Series Finale de Sons of Anarchy qui clôturera sept ans d’une magnifique aventure, faite de moments aussi époustouflants que parfois insupportables à regarder. Si la série s’est parfois fourvoyée la saison passée, elle en a encore beaucoup sous les pédales et nous réserve une saison épique, aux couleurs de la mort. Voici ce que nous attendons de ce dernier acte de folie signé Kurt Sutter…
Il est bien loin le temps de la saison 1...
Que le destin de Jax ait du sens
Pour que la dernière saison de Sons of Anarchy fasse sens, il va falloir que le sort de son héros en ait. Depuis le lancement du show en 2008, Jax est celui qui a tenté par tous les moyens d’accomplir la mission, presque divine, de sortir son club de la drogue et des armes. Il a dû faire des choses horribles qu’il justifiait comme des moyens nécessaires d’aboutir petit à petit à un meilleur futur. Mais, plus il tentait de sortir de tout ça, plus les horreurs s’accéléraient, comme un terrible mauvais kharma qui lui refuserait toute sorte de rédemption.
Survenue à la fin de la saison 6, la mort de Tara est certainement la dernière tragédie, après celle d’Opie, qu’il va pouvoir supporter. On sait que la vengeance va le dévorer, les trailers le prouvent bien assez, on sait également qu’il va laisser derrière tout ce qui faisait de lui un héros dans son monde, comme il le dit lui-même : il n’a plus de vision. Mais on espère qu’au-delà de la vengeance, cette mort va le pousser à se poser des questions profondes sur le bien-fondé de tout ce qu’il a entrepris depuis le début. Car finalement, pour lui comme pour Tara, c’est un peu comme si tout ce qui avait été réalisé n’avait servi à rien, comme si rien n’avait eu de sens.
Kurt Sutter aime et connait tellement son héros qu’il est pratiquement sûr qu’il lui offrira ces moments d’introspection à un moment de la saison. Que Jax meure comme Hamlet ou finisse autrement, on aimerait qu’il nous offre une dernière fois l’occasion de plonger dans ses pensées, celles qui font de lui une créature du bien et du mal et, surtout, il va falloir que Jax sorte comme le grand qu’il est.
FX
Retrouver la fraternité des débuts
Un temps désunis, les Sons se sont bel et bien retrouvés dans la saison 6. Ils semblent avoir appris de leurs erreurs (ou alors Kurt Sutter en a eu assez de les voir se tirer dans les pattes). Même ce sacré Bobby, parti en fin de saison 5, a révélé qu’il travaillait en secret pour le bien des Sons en recrutant de nouveaux membres. Quant à Jax, il a compris grâce à l’indispensable Chibs qu’il fallait de nouveau les intégrer aux problématiques du club afin de ne pas devenir un Clay bis.
On a donc eu droit à la fin des secrets entre frères, à l’arrêt des trahisons internes et autres guillotines perchées au-dessus des têtes (Tig, on pense à toi). On a même eu droit à des accolades qui réchauffaient le cœur. Alors même si cette septième saison s’annonce très dark et que Juice semble désormais être le seul membre à problème (c’est le cas de le dire), on espère que cette fraternité et que cette unité seront préservées, voire approfondies. On en a besoin et c’est aussi comme ça que les morts auront de l’importance.
Capture d'écran
Nous offrir des moments drôles, lumineux et parfois ridicules
Fondamentalement lié à la thématique du groupe et de la fraternité, l'humour dans Sons of Anarchy est très important. Il l'a toujours été et c'est pour ça qu'on reste attaché à cette bande. On espère donc que cette saison, annonciatrice de chaos, réservera aussi quelques moments de respiration. Après un début très très éprouvant, la saison 6 nous a offert quelques bons moments de rires et de rassemblement. Toujours grâce à Tig il faut bien le dire, mais aussi à des scènes qui sentaient bon la bonne vieille époque, comme lorsque Jax force deux ripoux à présenter leurs excuses à son club pour leur mauvais comportement.
"I’m sorry for my behavior today. I’m sorry for my behavior today. I’m sorry for my behavior today...
Mais, n’oublions pas non plus tous ces moments intensément bizarres et ridicules qu’on aime ou qu’on déteste mais qui font partie de SOA. Tig a à nouveau le don pour ça : son penchant pour Venus (qui, on l’espère, sera concrétisé cette saison) ou alors sa haine de Kozick qui nous a ensuite été explicitée comme étant totalement ridicule. Dans le rôle de Lee Toric, Donal Logue a autant agacé que fait rire. Son personnage de dément, de maniaque est certainement la bizarrerie de la saison passée. Au top du ridicule restera la scène où il tire par inadvertance dans le ventre de la prostituée qu’il a ramenée chez lui la nuit précédente. Oups ! Le ridicule drôlement bien pensé ou le ridicule trop ridicule, qui prendra le pas cette saison ? On attend vraiment de le voir.
Mesurer certaines scènes chocs pour que les autres gardent leur saveur
Ces moments de lumière (drôles ou ridicules) seront nécessaires surtout si la saison part très loin niveau carnage. La saison passée a quand même fait fort dans le glauque et le sordide avec du porno sauvage, du porno pédophile, un massacre d’enfants, une noyade dans une baignoire de pisse… Sans oublier l’horrible traitement réservé depuis 1000 ans à Otto fait cette fois de viol à répétition (merci d’ailleurs d’avoir enfin arrêté son supplice dans une scène d'anthologie !).
Cette enfilade de scènes chocs et de moments tirés d’un soap opera en saison 6 ont parfois donné l’impression de vouloir choquer sans vraiment avoir de sens. De même, elles ont ensuite empêché d’autres scènes chocs qui auraient dû avoir un impact d’en avoir un : on pense à la mort des deux Prospects. Souvenez-vous comment la mort d’Half Sack nous avait touché ? Tout ça parce qu’elle avait été parfaitement orchestrée et le personnage bien développé. Qu’on ne s’y trompe pas, SOA est une série violente, elle fascine pour ça, mais elle avait réussi les saisons précédentes à montrer cette sous-culture de la violence autrement et beaucoup mieux. Etant donné que cette saison est la dernière, on a envie d'être surpris mais aussi de verser plusieurs larmes pour les personnages. Et quand on est trop assommé de chocs, on en vient parfois à être anesthésié et à ne plus être surpris, à ne rien ressentir, même à la mort d’un personnage qu’on avait aimé.
→ LA SUITE, PAGE SUIVANTE
