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    Sorti il y a 64 ans, ce western est le remake d'un film prestigieux mais il a été un total échec
    Corentin Palanchini
    Il aime les superbes paysages (Ford), les sales gueules et les BO de Morricone (Leone), les héros indomptables (Hawks), les rebelles (Sollima), les solitaires (Eastwood), les délires (Les Mystères de l’ouest), la guerre de Sécession (The Good Lord Bird, Glory) et l'héritage de tout ça (Yellowstone).

    Sorti il y a 64 ans, ce western revenant sur la conquête de l'Oklahoma par les colons réalisé par Anthony Mann n'a pas réussi à recréer le succès du film dont il est le remake.

    Cet après-midi, France 3 diffuse à 14h25 La Ruée vers l'Ouest (Cimarron en version originale), un western de 1960 avec Glenn Ford, Maria Schell, Anne Baxter, Russ Tamblyn et Vic Morrow. Cette fresque retrace la ruée vers l'Oklahoma des pionniers américains, lorsque le territoire a été officiellement ouvert à la colonisation et que c'était au plus rapide de bien choisir sa parcelle de terrain.

    Le remake d'un film prestigieux

    Glenn Ford et Maria Schell MGM
    Glenn Ford et Maria Schell

    Ce western est une adaptation du roman d'Edna Ferber (qui se plaindra de n'avoir pas touché un centime du film malgré sa présence au générique) et avait déjà été porté à l'écran. Et vous allez voir que La Ruée vers l'Ouest (1960) a beau être le remake d'un film entré dans l'histoire, il a été un cuisant échec.

    Le précédent film, lui aussi intitulé La Ruée vers l'Ouest, avait remporté en 1931 l'Oscar du Meilleur film, devenant le premier long métrage du genre à gagner ce prix prestigieux. Cette version, sortie par la RKO, a coûté assez cher, et son succès critique n'a pas suffi à permettre au studio de ne pas perdre d'argent. Le film deviendra cependant rentable grâce à sa ressortie en 1935.

    Anthony aux Mann-ettes

    Anne Baxter MGM
    Anne Baxter

    La version de 1960 est confiée à Anthony Mann, qui accepte car le film lui donne la possibilité, avec les grands moyens de la MGM, de tourner le film en extérieurs. Mais durant le tournage, le producteur Edmund Grainger se montre intransigeant : il faut tourner davantage en studios, ce que refuse catégoriquement Mann, qui ne souhaite tourner qu'en décors réels.

    Finalement, le réalisateur claque la porte avant la fin de tournage et c'est le metteur en scène Charles Waters (Parade de printemps) qui est appelé pour terminer le film en respectant les volontés du producteur.

    Des moyens, mais peu d'entrées

    MGM

    Malgré une séquence époustouflante qui a demandé 1000 figurants afin de recréer la "course à la terre" des colons vers l'Oklahoma, la lenteur et la multiplication de scènes de discussion entre les protagonistes handicapent le film, qui perd au final 3,6 millions de dollars de l'époque (soit environ 38,5 millions d'aujourd'hui). Et si la critique américaine reconnaît au film des qualités, elle s'avère globalement déçue.

    Un flop total qui mettra un frein à la carrière de Glenn Ford, qui à partir de 1964, tourne dans des films de moindre envergure, les studios peinant à lui confier la tête d'affiche de productions à gros budgets, et les réalisateurs aux noms prestigieux ne font plus guère appel à lui passé excepté Vincente Minnelli.

    Quant à Anthony Mann, il part tourner une version du Cid avec Charlton Heston et Sophia Loren qui montrera qu'il est loin d'avoir perdu la main.

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