Kuzco, l’empereur mégalo fait partie de ces petites perles de Disney, comique comme jamais, dont on ne changerait rien s’il vous plaît. Et pourtant le film a bien failli avoir une fin différente qui aurait finalement chamboulé le récit raconté et le message qu’il tente de faire passer.
Rappelez-vous, dans le film de 2001, Kuzco, est un jeune empereur inca narcissique, capricieux et arrogant, qui ne pense qu’à sa petite personne et n’a que faire du monde qui l’entoure. Son but : construire une extravagante résidence d’été sur la plus jolie colline de son empire, même si pour cela il doit détruire un petit village, et les foyers de ses sujets, au passage.
Attention, spoilers ! Le reste de cet article dévoile la fin de “Kuzco, l’empereur mégalo” (2001).
Dans le film, Kuzco, malencontreusement transformé en lama par sa machiavélique conseillère Izma qui tente de s’emparer du pouvoir, entreprend un chemin vers la rédemption en devant malgré lui s’associer à Pacha, l’un des habitants du village qu’il comptait détruire pour son gain personnel, pour retrouver sa forme humaine.
La fin du film voit ainsi Kuzco grandir et changer d’avis : il finit par construire une simple demeure sur la colline voisine de son nouvel ami Pacha et tout est bien qui finit bien : ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps – sans détruire la précieuse forêt tropicale et ses habitants. Car oui, la fin originale voyait Kuzco construire tout de même son palais : il épargnait le village de Pacha mais détruisait en contrepartie une bonne partie de la nature…
Sting, à la rescousse de l’environnement
D’ailleurs, la production du dessin animé a été plutôt houleuse : inspiré du roman Le Prince et le Pauvre de Mark Twain, le film, baptisé alors Le Royaume du Soleil, devait également prendre Pocahontas pour exemple et avoir un ton sérieux et héroïque. Et c’est peut-être cela qui a attiré le chanteur Sting qui devait signer la bande originale.
Mais des changements dans le scénario, dûs au départ Roger Allers, (co-réalisateur du Roi Lion) a laissé Mark Dindal, seul à la barre, lui qui a décidé de faire du film une folle comédie, celle qu’on a adorée, mais avec cependant une fin qui n’avait rien d’écologique que Sting a catégoriquement refusé, le chanteur légendaire étant très engagé dans le domaine.
“Je leur ai écrit une lettre et je leur ai dit ceci : ‘Si vous faites ça, je démissionne, parce que c’est exactement à l’opposé de ce pourquoi je me bats. J’ai passé 20 ans à essayer de défendre les droits des peuples indigènes et vous leur marchez dessus pour construire un parc à thèmes. Je ne serai pas complice de ça’”, a déclaré Sting via NME.
Un ultimatum était donc posé : c’était Sting ou cette fin qu’il désapprouvait. Disney a tranché, choisissant le talent du chanteur et la puissance de sa bande originale et changeant la fin pour nous donner celle que l’on connaît.
Après tout, voir Kuzco et Pacha profiter de leur été sur leurs collines respectives – sans village et sans forêt rasés – reste gravé dans nos mémoires à jamais. Merci Sting !
Kuzco, l’empereur mégalo est à revoir en streaming sur Disney+.